Les rencontres de l’Avent : le basketteur Julián Beťko

Les rencontres de l’Avent : le basketteur Julián Beťko

Dans le cadre de notre cycle des rencontres de l'Avent, nous découvrons des personnalités slovaques qui ont élu domicile, soit temporaire soit durable, en République tchèque. L'une d'elles est sans aucun doute l'ancien représentant slovaque de basket-ball Julián Beťko. Il a fondé une académie privée de basket-ball GBA à Prague où il vit avec sa jeune famille, sa femme et ses deux filles.

Julián Beťko est né à Ružomberok, berceau du basket-ball féminin ; c'était donc inévitable qu'il se passionne pour ce sport. A 17 ans, il intègre le club de basket de Pezinok. C'était à l'époque la meilleure équipe masculine en Slovaquie, elle avait décroché le titre de champion de la République slovaque. Il avait toujours ce même rêve : pouvoir étudier et jouer dans une équipe de basket dans une université aux Etats-Unis.

« Pour ma famille, il était clair que j'irais en Amérique pour étudier et pratiquer le basket-ball, les deux allaient ensemble. Et Dieu merci, à cet âge, j'avais déjà de bonnes bases dans ce sport pour qu'on me choisisse pour aller aux Etats-Unis. »

Julián Beťko a eu la possibilité de jouer dans deux universités américaines. Il passe une première année à l'université de Clemson en Caroline du Sud, puis intègre l'université Butler d'Indianapolis où il évolue en division 1, ce qui est un niveau prestigieux pour un basketteur.

Des débuts difficiles et beaucoup de blessures

Suit une époque difficile, avec de nombreuses blessures qui l'empêchent de jouer. Mais, comme on dit, à quelque chose malheur est bon, et à cause de ses blessures, il a pu étudier non pas trois ans mais cinq ans. Ainsi, il obtient sa maitrise en administration des affaires, orientation marketing. Julián Beťko se souvient de ses débuts aux Etats-Unis.

« Oui, c'était difficile. Il y avait la barrière de la langue. Je ne pouvais pas retourner le weekend à la maison quand il y avait des moments difficiles. Donc je me rappelle de ces moments pénibles et aussi que ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Il y a cette indépendance,… je n'ai jamais pu être paresseux. Je pense que c'est le plus grand désavantage pour ces enfants qui restent longtemps chez leurs parents et sont dépendants financièrement. A notre époque, être travailleur et autonome, indépendant, ce sont des points positifs dans la vie. »

Fin de carrière à 26 ans : la reconversion

Après cinq opérations du genou, Julián Beťko devient entraineur en Amérique dans une prestigieuse académie, il entraine non seulement des enfants, mais aussi des joueurs professionnels. C'est là qu'il découvre sa véritable vocation, base de toute réussite. De retour en Slovaquie, il tente encore une fois de se lancer dans une carrière de joueur professionnel, mais d'autres blessures lui font comprendre que c'est la volonté de Dieu s'il doit mettre fin à sa carrière. Il n'a alors que 26 ans.

« Bien sûr, ça a été un moment difficile. Je me suis blessé quand je suis revenu. J'étais pourtant en paix. Je me suis dit que j'avais donné le maximum, c'est d'ailleurs ce qu'on doit faire. Comme j'avais donné le meilleur de moi-même et que j'avais échoué, je pouvais me lever le matin avec la tête haute et continuer à faire ce que je faisais. Grâce à ces valeurs et ces leçons reçues en Amérique et de ma famille : il faut rester positif et persévérer, même si on a des moments difficiles dans la vie, comme moi qui adorais le basket. »

Un nouveau projet : ouvrir une école

Tout ce que Julián Beťko avait acquis pendant sa carrière sportive, il l'a transmis à l'académie de basket Get Better Academy, la seule en Europe centrale, que l'on surnomme à juste titre la fabrique de basketteurs de talent.

« Je ne sais pas si j'ai rentabilisé tout ce que j'ai appris, on continue à apprendre toute sa vie. De même que l'académie s'appelle ''Améliore-toi'', moi, les entraineurs et tout le personnel, nous essayons de nous améliorer. C'est la base, pour moi. Ce dont je me suis rendu compte avec cette académie, c'est que, outre le basket, ce qui me comblait, c'était d'aider les autres à aller de l'avant. J'aime beaucoup travailler sur l'état d'esprit des gens. Le basket-ball n'est que le moyen. Ici, les enfants adorent le basket, mais ce n'est qu'un des facteurs qui les motivent à mieux étudier, à devenir de meilleures personnes, à mieux vivre. C'est dans cette démarche que j'ai vraiment trouvé mon bonheur. »

L'académie privée de basket Get Better Academy est née il y a cinq ans à Prague. Elle vise à améliorer les performances individuelles des joueurs dans le but de maximiser leur potentiel. Non seulement à travers le basket-ball. Sont aussi importants les excellents résultats scolaires des joueurs et un environnement compétitif sain.

« Oui, dans cette école, le basket-ball est en deuxième place, après les résultats scolaires. Et je veux croire qu'on le pratique au plus haut niveau européen. Mais le principe, c'est de développer l'individu ; améliorer son basket et l'individu. Et s'il en a les moyens, l'amener là où chaque basketteur veut arriver : en ligue professionnelle ou dans une université à l'étranger. Nous avons voulu que cette université soit internationale. Et les cinq dernières années, nous avons eu des joueurs d'Espagne, d'Allemagne, d'Estonie, Lituanie, France, Pologne, Hongrie, Sénégal, Maroc, Israël, … une vingtaine de pays. C'est pour ça qu'on fonctionne en anglais. Ça fait partie des principes de l'académie, parce que tous ces jeunes qui viennent ici s'améliorent automatiquement en anglais à un haut niveau, la communication et les entrainements se font en anglais. La globalisation est un fait actuel. »

Mélange de cultures

« Un autre principe de cette académie, c'est que, dans chaque chambre, il y a trois jeunes : un Espagnol, un Sénégalais et un Israélien par exemple ; ou un Américain, un Français et un Slovaque. Ça enrichit le développement de ces enfants. Je vois une forte concurrence au cours de l'entrainement et en même temps, je connais de nouvelles cultures, de nouvelles langues, habitudes ; j'apprends la tolérance dans ces chambres, car chacun a des us et coutumes différents. Nous sommes capables de rivaliser avec les équipes du plus haut niveau en Europe. Nous avons joué en ligue européenne, participons à des compétitions internationales et aux Etats-Unis. Nous avons deux titres, en République tchèque, nous décrochons des médailles dans les catégories juniors de plus haut niveau chaque année. Oui, les succès sont là, mais ce n'est pas notre priorité. »

Noël en famille… et en Slovaquie

Julián Beťko vit depuis plusieurs années à Prague. Mais quand s'approchent les plus belles fêtes de l'année, il revient avec femme et enfants en Slovaquie.

« Puisque j'ai passé huit ans en Amérique, sans ma famille, je pense qu'en Amérique tout le monde se rencontre autour d'une grande table, d'une fête. Ça me plait que tous ces gens entrent en contact, et on fait de même ici. Donc à Noël, on va dans notre famille et on essaie de passer le réveillon ou le 25 avec le plus de personnes. »

Qui apporte les cadeaux dans la famille Beťko ? Le petit Jésus ou le père Noël ?

« Chez nous, les deux. Ma femme parle en slovaque aux enfants depuis qu'ils sont tout petits, et moi en anglais, pour qu'ils soient bilingues. Donc, et le petit Jésus et le père Noël passent chez nous. »

Son épouse, Liana, est manager en coopération internationale dans un lycée privé de Prague, où elle s'occupe des élèves étrangers. Et c'est justement Liana qui a choisi pour vous, chers auditeurs, la chanson d'aujourd'hui, sans laquelle Noël ne serait pas Noël en Slovaquie. C'est la chanson d'Iveta Bartošova « Tri oriešky pre Popolušku », Trois noisettes pour Cendrillon. Liana et Julian Beťko vous adressent via nos ondes leurs meilleurs vœux pour les fêtes de Noël.

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Kristína Hanáková, Jacques Hoflack

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