Entre travailleurs frontaliers, L’Autriche veut favoriser les travailleurs locaux

Entre travailleurs frontaliers, L’Autriche veut favoriser les travailleurs locaux

Les travailleurs Slovaque pourraient être pénaliser par le nouveau projet de loi en Autriche, Même les médias étrangers s'intéressent au phénomène, comme la presse française. Le quotidien Le Monde et son correspondant permanent à Vienne, Blaise Gauquelin consacre un article sur ce sujet et un projet autrichien qui prévoit une baisse des charges pour les entreprises qui embauchent des salariés résidents. Compte rendu de lecture: Dans la capitale autrichienne, la gare centrale, la Hauptbahnhof, est neuve, rutilante. L'activité y bat son plein et symbolise le dynamisme relatif des échanges, dans cette petite économie germanique très ouverte (8,7 millions d'habitants). Avec les beaux jours qui reviennent, les touristes japonais sont encombrés de leurs grosses valises à roulettes multicolores. Ils arrivent souvent de Budapest, de Prague ou de Bratislava. En général, ils se précipitent immédiatement dans la grande galerie commerciale, installée directement sous la voie ferrée.

Dans les boutiques, il y a peu de chances qu'ils parlent avec un vrai Viennois… l'auteur souligne qu'à Vienne, beaucoup des employés du petit commerce habitent en Hongrie ou en Slovaquie. C'est comme s'ils venaient tous les jours de la proche banlieue : la frontière n'est qu'à une heure de route à peine. Autour de la Hauptbahnhof aussi, les immeubles sortent de terre, hypermodernes. Tout un nouveau quartier émerge. Grâce, là encore, aux bras des Polonais et des Roumains.

L'Autriche a effectué ce constat tout à fait officiel : plus jeunes, mieux formés et surtout moins regardants sur leurs conditions de travail, les citoyens des pays dits « de l'Est » remplacent progressivement les employés traditionnels des secteurs de la gastronomie, du commerce et du bâtiment. Leur nombre a triplé en moins de dix ans.

« Va-et-vient permanent »
 
Or le phénomène s’amplifie, car les employeurs autrichiens profitent souvent de la directive des travailleurs détachés, depuis l’ouverture complète du marché du travail en 2011 aux nouveaux pays membres de l’Union européenne. « Nous sommes confrontés en permanence, en tant que pays voisin, au va-et-vient d’une main-d’œuvre originaire principalement des nouveaux pays membres », avait estimé le chef du gouvernement, Christian Kern (social-démocrate, SPÖ), lors d’un entretien accordé mi-février au quotidien de centre-droit Kurier. Le nombre des travailleurs détachés culmine actuellement à 180 000 personnes.
Or cette évolution s’accompagne d’un effet sociétal longtemps sous-estimé : la plupart du temps, les serveuses qui fuient les bas salaires du pays de Viktor Orban ou les maçons venus chercher une bonne paye dans les montagnes du Tyrol prennent le gagne-pain des Serbes ou des Turcs arrivés avant la chute du rideau de fer.
 
Source: Journal Le Monde


Jean-Daniel Angibaud Foto: TASR

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