Histoire : Vers la création de la Slovaquie souveraine et indépendante

Histoire : Vers la création de la Slovaquie souveraine et indépendante

Le 17 juillet 1993, il y a 25 ans, les bases de la création de la Slovaquie indépendante ont été posées par la Déclaration de la souveraineté de la République slovaque. A la différence de la partition de l'ex-Yougoslavie, qui était à cette époque en guerre, les Tchèques et les Slovaques ont divorcé par consentement mutuel au Parlement.

A la célébration de l'adoption de la Déclaration par le Parlement slovaque, de nombreux citoyens se réunissent chaque année autour de « feux de la Déclaration », une nouvelle tradition liée au 17 juillet. Il en était ainsi, samedi dernier à Stara Bystrica dans la région de Kysuce. Y a pris par le Premier ministre de la République slovaque Robert Fico qui a allumé le traditionnel feu de souveraineté et a planté le tilleul dans l'allée de la souveraineté. Il a déclaré à cette occasion qu'il était important de conserver les traditions car ce sont des choses qu'il ne faut pas oublier.

Il a rappelé également qu'il était le seul homme politique toujours actif sur la scène politique qui avait voté en faveur de la Déclaration en 1992. Il a souligné que les pays développés de l'Europe de l'Ouest considèrent l'histoire de la Slovaquie comme une réussite. Selon Fico, le succès se manifeste dans le changement politico-social, jamais auparavant les tentatives ébauchées n'étaient parvenues à une telle réussite dans un aussi court délai.

L'ex-Président de la République slovaque dans les années 2004-2014 et le président du Parlement à l'époque de l'adoption de la Déclaration, Ivan Gasparovic, lui aussi, a pris part aux célébrations de la souveraineté. Selon lui, nombreux étaient ceux qui ne croyaient pas à l'aboutissement de la souveraineté slovaque.

Pendant la partition de l'Etat commun, il y avait des doutes sur le fait que la Slovaquie autonome soit viable. Les Slovaques ont prouvé qu'ils savaient diriger seuls leur Etat. Après la partition, non seulement le développement dynamique de la République Tchèque a commencé, mais aussi celui de la Slovaquie. 25 ans après, l'histoire a confirmé que l'indépendance de la Slovaquie fut un bon choix. La Slovaquie d'aujourd'hui est un pays souverain, reconnu dans le monde, membre de l'UE et d'autres organisations importantes; pays dont les diplomates slovaques occupent des postes importants dans le monde.

113 des 147 députés ont voté pour l'adoption de ce document, seulement 24 ont voté contre et 10 se sont abstenus. Aux dires d'Ivan Gasparovic, à l'époque, il était plus ou moins clair que l'Etat commun arrivait à sa fin. La Déclaration elle-même n'impliquait pas la proclamation de l'Etat indépendant mais le renforcement du droit des Slovaques à l'autodétermination du peuple en tant que base pour la formation d'un futur État souverain. C'était l'un des pas sur le chemin de la partition de la Tchécoslovaquie. La déclaration elle-même n'avait aucun engagement juridique mais énonçait une conviction profonde. On a informé les citoyens sur quels principes serait basée la Constitution slovaque qui a été adoptée en septembre 1992. La Slovaquie avait sa propre Constitution, même si elle faisait toujours partie de la Fédération. La majorité des institutions tchèques a refusé une telle base de départ. Trois jours plus tard, le 20 juillet 1992, le Président de l'époque Vaclav Havel s'est retiré, et la République fédérative tchèque et slovaque s'est retrouvée sans président ce qui a accéléré le processus de partition de la Fédération Tchéco-Slovaque et la création des deux Etats, le 1er janvier 1993. La République slovaque est née après 75 ans d'existence au sein d'un pays commun aux Tchèques et aux Slovaques.

Aux dires de Gasparovic, l'opposition des Tchèques contre la partition était plus forte, ils avaient l'impression de perdre quelque chose et ne percevaient pas que les deux peuples étaient souverains. A cette époque-là, la nouvelle Europe s'est constituée et les Slovaques tenaient à ce qu'ils en fassent partie.

Cependant, ce divorce ne signifie pas la rupture de leur vie commune, surtout au niveau culturel. Même s'ils ne souhaitent plus vivre dans un Etat commun, de nombreux Slovaques et Tchèques affirment qu'ils restent aujourd'hui encore, très proches, parfois même plus proches qu'auparavant. Leurs liens de parenté sont toujours très étroits.

Tatiana Minarovičová Foto: TASR

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