Le fait que le président du Parlement slovaque Andrej Danko ait prononcé un discours à la Douma russe, mercredi 15 novembre, a suscité en Slovaquie plusieurs polémiques. Le président de la Commission parlementaire pour les affaires étrangères Frantisek Sebej l'a désigné s'inscrire en dehors de la ligne de la politique étrangère slovaque et considère la visite d'Andrej Danko en Fédération de Russie avoir été une erreur selon lui. En réaction à cette prise de position, le vice-président du parti SNS Anton Hrnko a déclaré que Frantisek Sebej voit la politique seulement en noir et blanc. Il a rappelé que l'un des objectifs de la politique étrangère de la Slovaquie, lors de sa naissance a été d'entretenir de bons rapports avec des puissances mondiales et des pays importants dans le monde. Il a souligné que la Slovaquie n'est pas une puissance et qu'elle ne peut pas se permettre lors de l'établissement de liens amicaux avec de nouveaux pays, oublier les vieux amis. Toujours selon Hrnko, la Slovaquie et son peuple sont reconnaissants au peuple russe de son intervention pour les libérer de l'occupation fasciste. Lors de son discours au Parlement russe, Andrej Danko a souligné que la paix est la seule voie pour l'Europe d'assurer la prospérité et la sécurité de ses citoyens. Et sans une Russie forte cela n'est pas possible. Cela a conduit Andrej Danko en sa qualité de premier représentant des élus parlementaires slovaques d'accueillir favorablement l'invitation qui lui a été faite de prononcer un discours devant la Douma russe. Il a rappelé en même temps, que d'autres représentants importants de l'Allemagne ou d'Israël se sont rendus en visite à la Fédération de Russie. La délégation tchèque, elle aussi, prévoit d'y accomplir une visite officielle.
Andrej Danko, a lui aussi réagi aux propos négatifs tenus quant à son discours à la Douma, ainsi que sur le fait de ne pas avoir consulté à ce propos le Ministère des affaires étrangères slovaque, lui soumettant le texte de son discours. En tant que président du Parlement et d'un parti de la coalition gouvernementale, il ne voit pas de raison d'avoir à consulter qui que ce soit sur ce point. L'occasion de pouvoir prononcer un discours devant la Douma n'est pas donnée à tout le monde et pour Andrej Danko il s'agissait d'un honneur. Il a souligné que le monde environnant n'ignore pas la Russie, des visites des leaders européens s'y tiennent, des rapports commerciaux y existent. Il a rappelé qu'il voit un grand potentiel pour l'enseignement du russe en Slovaquie mais aussi pour une meilleure approche de la culture russe. Selon lui, à côté de la musique américaine et allemande on oublie l'art et la culture russe. Et il s'interroge également de savoir pourquoi l'on s'efforce à polariser le monde et se battre pour désigner en celui-ci quel est le meilleur et quel est le pire ? Andrej Danko attire l'attention sur le fait que dans son discours mis en cause il a remercié le peuple russe en hommage de ce qu'est porteuse l'histoire, il y a mis en valeur les points positifs. Il ne faut pas confondre tous les Russes avec le communisme, si l'on veut condamner pour des motifs idéologiques, alors il faudrait condamner tous les Allemands pour avoir été porteurs de l'idéologie fasciste. Même les nations qui se sont affrontées mortellement au cours de leur histoire devraient savoir se pardonner, déclare Andrej Danko.
