Robert Fico prêt à remettre sa démission

Robert Fico prêt à remettre sa démission

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico se déclare prêt à remettre sa démission au président de la République slovaque, sous réserve qu'Andrej Kiska, donne satisfaction à ses trois conditions ; à savoir : le président reconnaîtra la poursuite de la légitimité tirée des élections législatives de l'année 2016 tout comme le contrat de coalition intervenu à la suite, et dans ce cadre acceptera le fait qu'il revient au parti politique slovaque le plus puissant, Smer-SD, de proposer un nouveau Premier ministre.

Ces conditions ont été stipulées hier le 14 mars pendant la conférence de presse des trois leaders de la coalition gouvernementale slovaque : Robert Fico, Andrej Danko et Bela Bugar.

Au cours de celle-ci Robert Fico a rappelé une fois encore qu'en cas d'élections anticipées la Slovaquie risquerait de sombrer dans le chaos et l'instabilité.

« Il est important que les partenaires de la coalition gouvernementale actuelle respectent les voix des électeurs ayant voté pour nous il y a deux ans. Grâce à nous, notre pays est en bon état, alors je n'ai pas l'intention de céder le pouvoir aux amateurs et dilettantes de l'opposition. Je ferai le maximum pour ne pas trahir la confiance de nos électeurs. » C'est ce qu'a déclaré monsieur Fico tout en ajoutant que « ça fait déjà longtemps que l'opposition slovaque ainsi que les médias ont passé par pertes et profit l'absolue nécessité d'élucider les circonstances du meurtre du journaliste et de sa conjointe. Leur premier souci n'est que de déstabiliser l'État et d'accéder au pouvoir. »

Le chef du parti politique de coalition Most-Híd, Béla Bugár, apprécie la décision du Premier ministre qui pourrait, à son avis, apporter la solution à la crise et calmer les esprits. Il se dit prêt à remanier le gouvernement, à prendre de nouvelles responsabilités et à continuer le travail commencé il y a deux ans.

Peter Žiga, ministre de l'Économie et vice-président du parti Smer-SD, également salue la décision du chef du gouvernement. Selon lui « Le geste de Robert Fico témoigne du fait qu'il ne pense qu'à la stabilité de la Slovaquie, le pays qu'il aime beaucoup plus que sa fonction. Historiquement il s'agit du premier Chef de gouvernement slovaque à prendre une telle décision audacieuse. »

Par contre, l'opposition met en évidence que le gouvernement n'écoute pas la volonté du peuple criant haut et fort son profond désaccord avec un simple échange de figurines d'autant plus que l'échiquier politique reste le même. C'est pourquoi l'opposition demande au président de rejeter les desideratas du premier ministre en poste.

Le sociologue Michal Vašečka considère le choix du monsieur Fico comme un coup de maître machiavélique et très astucieux parce qu'en démissionnant il fait porter la responsabilité de ce qui se passe aujourd'hui dans le pays au président de la République. Le sociologue ajoute que « en Slovaquie on n'a pas l'habitude de voir un Premier ministre quitter son poste tout en posant des conditions. Le président Andrej Kiska n'est donc pas tenu de les prendre en considération. »

L'avocat constitutionnel, Marek Domin a expliqué qu'au cas où Robert Fico donnerait sa démission, c'est tout le gouvernement qui devrait le suivre dans cette voie. « Cela signifie que si le président Andrej Kiska donne suite aux conditions de son Premier ministre, il aurait le droit d'établir un nouveau gouvernement qui devrait ensuite solliciter la confiance auprès du Conseil national de la République slovaque. »

tasr

Ján Kováč Foto: TASR

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