Cour constitutionnelle : l’élection des juges, une farce ?

Cour constitutionnelle : l’élection des juges, une farce ?

La Cour constitutionnelle de la République slovaque renouvelle une partie de ses juges. L'élection devrait-elle se dérouler à bulletin secret au Parlement ? Un homme politique peut-il siéger à la Cour ? Alors que la majorité invite à voter au plus vite, l'opposition menace d'obstruction parlementaire, allant même jusqu'à qualifier cette élection de « farce » avec en ligne de mire, la candidature de l'ancien Premier ministre Robert Fico. Ambiance.

Menace d'obstruction parlementaire

Il serait préférable que le Parlement de la République slovaque élise les candidats à la Cour constitutionnelle le plus tôt possible. Erik Tomáš, député de la majorité (Smer-SD), en est convaincu et estime l'obstruction être une voie politique délicate. Le ministre de la justice Gábor Gál (Most-Híd) a quant à lui été positivement étonné par le nombre de candidats parmi lesquels « on y trouve assez de personnalités significatives du monde judiciaire ». Le représentant du parti d'opposition OĽaNO Igor Matovič estime quant à lui qu'avoir de bons candidats ne signifie pas que tout cela ne soit que du « cirque » :

« On verra si tout ça ne se terminera pas en farce, si en fin de compte la coalition ne nommera pas 18 des siens pour les refiler au président. Ce qui compte c'est que le vote soit public. »

Igor Matovič est sur la même longueur d'onde que Ľubomír Galko, député du SaS, autre parti dans l'opposition :

« Si ce n'est pas pour aboutir à un vote public, les audiences ne serviront à rien. Nous sommes responsables devant les électeurs au parlement, ceux-ci ont le droit de savoir pour qui j'ai voté. »

Et d'affirmer qu'un tel vote n'est secret dans aucun des pays démocratiques. Erik Tomáš estime que ce type de scrutin est une tradition née dans la foulée des événements de novembre et que le rendre public serait un pas en arrière. Monsieur Galko n'élude pas les nominations politiques :

« Nous ne voulons pas dire que les hommes politiques ne pourraient pas se diriger vers la Cour constitutionnelle. Nous voulons dire que ne peuvent pas s'y diriger des hommes politiques moralement compromis qui voudraient nettoyer leur propre parti et obtenir l'impunité. »

Une allusion à la candidature de Robert Fico, actuel chef du parti Smer-SD dirigeant la coalition et ancien Premier ministre. C'est justement sa grande expérience en haute politique qui le qualifierait pour ce poste, selon le vice-président du groupe parlementaire du Smer-SD Miroslav Číž. Un avis que ne partage pas le président du parti d'opposition Spolu - občianska demokracia Miroslav Beblavy. Cette candidature le dérange non seulement pour des raisons morales mais aussi pour son manque de préparation professionnelle.

tasr


Jacques Hoflack, Foto: TASR

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