Assassinat du journaliste – un an après

Assassinat du journaliste – un an après

Aujourd'hui, 21 février 2019, la Slovaquie se rappelle une journée noire. Triste premier anniversaire d'un évènement que notre pays n'avait jamais connu auparavant sous cette forme,l'assassinat d'un jeune journaliste d'investigation et de sa fiancée. Une année au cours de laquelle se sont déclenchés consécutivement des mouvements dans la société et fait ressortir de nombreux problèmes qui couvaient sous la cendre. Le meurtre du jeune couple a provoqué en Slovaquie une énorme vague de protestations. Les participants aux multiples manifestations dans les rues ont demandé les démissions du gouvernement et du président de corps de police. Tant la sphère politique, que celles de la police et du parquet ont été fortement secoués. Le premier homme politique et membre du gouvernement à avoir démissionné, dès le 28 février de l'an passé, et de sa propre initiativet et son plein gré, a été le ministre de la culture Marek Maďarič. Au mois de mars toujours l'an passé, le 12, s'est retiré du gouvernement Robert Kaliňák, ministre de l'intérieur et le 15 mars, Robert Fico, premier ministre a remis sa lettre de démission aux mains du Président de la république Andrej Kiska. Le 22 mars, le Président a nommé un nouveau gouvernement remanié avec à sa direction Peter Pellegrini, membre du parti Smer-SD que le président de la république a nommé premier ministre. Le président du corps de police Tibor Gašpar a été remplacé dans ses fonctions le 1er juin par Milan Lučanský. L'équipe des enquêteurs slovaques a été renforcée par la collaboration de leurs collègues italiens, ceux d'Europol et d'Eurojust après la signature d'un accord de coopération par le procureur général de la République slovaque Jaromír Čižnár le 18 avril. Fin septembre, la police a arrêté 4 suspects, mais jusqu'à présent, le commanditaire principal du crime n'a pas encore étéidentifié. Le procureur général a annoncé le 17 février que les premièresinculpations dans cette affaire devraient être prononcées dans les prochains mois, peut-être courant été 2019.

Pour commémorer cet anniversaire, les manifestations ont lieu dans plus d'une vingtaine des villes slovaque et aussi dans plusieurs villes à l'étranger.

Jan Kuciak était un jeune journaliste ayant un profond sens d'analyse et de justice. A partir des données accessibles publiquement, se livraità des enquêtes dont il tirait des analyses sur la base desquelles il a écrit plus de 140 articles livrant au grand jour les acteurs des crimes et délits économiques et les connexions entre les personnes allant jusqu'au plus haut niveau de l'Etat. Selon le sociologue Michal Vašečka, tous ces évènements ont réveillé la société qui a mûrirejetant l'idée de vivre dans un état mafieux. Au printemps 2018, la confiance des citoyens vis-à-vis des institutions d'Etat, à savoir le parlement, le gouvernement la police et l'armée, était au plus bas de son histoire, atteignant seulement 28% d'opinions positives. Après les premières avancées de l'enquête, la courbe de confiance a commencé à s'inverser se redressant légèrement : le parlement gagnait 8%, le gouvernement 11%, la police 7% et l'armée 6%. Actuellement, le taux du niveau de confiance s'est stabilisé à 47%. Ceci signifie donc que plus de 50 % des slovaques n'ont pas confiance en leurs institutions hormis l'armée qui réunit 59% d'opinions positives. Malgré cette amélioration de chiffres, ceci montre un malaise qui perdure dans la société, majoré encore par d'autres affaires qui se révèlent au fur et à mesure, dont ces toutes dernières semaines encore.

Katarína Vassalová Foto: TASR

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