Le saviez-vous ?
... La toute première visite qu'un pape a rendue au peuple slovaque remonte au 8 novembre 1981 quand Jean Paul II est venu à l'Institut pontifical slovaque des saints Cyrille et Métode à Rome. Les historiens parlent du premier contact du Saint Père avec les slovaques. A part les slovaques vivant à Rome et en Italie, nos compatriotes du monde entier libre sont venus à sa rencontre. L'Institut pontifical slovaque de Rome fut considéré à l'époque comme un centre mondial de la liberté pour la migration slovaque pendant toute la période communiste.
... Cette visite sera la quatrième d'un chef de l'Eglise catholique en Slovaquie. Les trois premières ont été effectuées par le Pape Jean-Paul II en 1990, du temps encore de la Tchécoslovaquie, ensuite en 1995 et en 2003
... A la veille de son départ du Vatican, le Pape François s'est adressé aux croyants sur les réseaux sociaux leur demandant de prier pour son voyage apostolique. Il n'a pas omis de mentionner d'une part ceux qui dans notre région du centre de l'Europe ont témoigné de l'Evangile en dépit des interdits et répressions risquant de plus en plus d'en faire de véritables martyrs sous le régime communiste, dont certains ont été proclamés Bienheureux, d'une autre part les pauvres et les malades vivants en marge de la société.
... Les personnes qui auront le privilège de rencontrer le Pape François doivent respecter un protocole vestimentaire assez strict. Pour les messieurs, un costume sombre mais pas forcément noir est exigé ; les dames doivent éviter de porter les couleurs blanches, jaunes ou beiges, couleurs qui sont considérées comme celles du Vatican. Les couleurs éclatantes ne sont pas non plus de bon ton. Les épaules doivent être couvertes et les chaussures doivent être fermées.
... Des milliers de policiers en uniforme ou en civil, les maîtres-chiens, la police montée, une unité antiterroriste et les membres de l'armée vont prendre en charge la sécurité du pape et de sa délégation lors de ses déplacements en Slovaquie. Il a fallu faire des répétions pour se préparer à faire face aux différentes situations qui pourraient survenir. Ainsi que l'ont déclaré les responsables, y régnait une ambiance particulière, même de la joie, chacun ayant conscience de pouvoir assister à un évènement exceptionnel. Le pape sera entouré de sa propre garde rapprochée, mais la responsabilité générale de la sécurité repose sur l'Etat slovaque. Les premiers contacts entre les services de sécurité des deux pays ont été établis au mois de mai, soit avant l'annonce officielle de l'arrivée du Saint Père dans notre pays.
Le Saint Père est arrivé à Bratislava
L'avion emmenant le Pape François depuis Budapest s'est posé à l'aéroport de Bratislava à 15h34. Le Saint Père a été accueilli sur le tarmac par la Présidente de la République Zuzana Čaputová, accompagnée par Mária Patakyová, défenseur public des droits de la République slovaque, Herta Vyšná, une survivante de l'holocauste, Mária Jasenková, directrice de l'association des citoyens « Plamienok » (Petite flamme) qui se voue au développement des soins paliatifs à domicile auprès des enfants malades et en fin de vie et František Mikloško, représentant des dissidents catholiques slovaques jouant un grand rôle avant 1989.
Il s'agit là des personnalités représentant des valeurs qui unissent la Présidente de la République slovaque avec le Pape François : protection des droits de l'homme, de la liberté et de la démocratie et la compassion avec ceux qui sont les plus faibles et le plus vulnérables.
A la réception du Saint Père à l'aéroport étaient présents aussi les représentants de l'Etat : Président du Conseil national de la République slovaque Boris Kollár, le Premier ministre Eduard Heger, Ministre des affaires étrangères et europèennes Ivan Korčok, directeur de la Chancellerie présidentielle Metod Špaček, Ambassadeur de Slovaquie auprès du Saint Siège Marek Lisánsky et le Maire de la ville de Bratislava Matúš Vallo. Deux enfants vêtus de costume national l'ont accueilli selon une coutume slovaque, avec du pain et du sel et lui ont remis un bouquet de fleurs très original, composé de fleurs des champs et des herbes, fleurs qui sont originelles sur notre territoire. Ils ont eu un petit présent de la part du souverain pontif. Quelques centaines de personne de la paroisse de Vajnory, très proche de l'aéroport étaient présents sur le tarmac pour accueillir le Pape François à Bratislava. Après, le pape accompagné de sa délégation est parti à la Résidence du nonce apostolique de Bratislava où il va séjourner jusqu'à son départ.
Programme du dimanche soir
Après son arrivée à la Nonciature apostolique de Bratislava qui se trouve dans un des plus beaux quartiers de Bratislava, noyée dans la verdure, le Pape François a rencontré le Conseil oecuménique de Slovaquie. C'est à son président Ivan Eľko, évêque général de l'Eglise protestante de la confession d'Augsbourg qu'est revenu le soin de prononcer le discours de bienvenue. En celui-ci il a dit : « dans le bien et le progrès d'un individu se cache aussi le bien et le progrès des autres. De nos jours, aucune église ne peut se réjouir en voyant les crises et les conflits, la diminution du nombre de croyants ou l'extinction progressive de la foi. C'est ainsi que le Conseil oecuménique veut interpréter la visite du Pape François en Slovaquie »
Après cet assez long discours de bienvenue, c'était le Saint Père qui a pris la parole. Il a remercié les représentants des Eglises slovaques d'avoir accepté de le rencontrer. Il s'est lui même qualifié de « pélerin en Slovaquie » et a dit qu'actuellement les Eglises slovaques se trouvent ensemble sur un chemin commun, sur lequel elles font l'expérience à quel point il est beau et en même temps difficile de vivre sa foi en liberté. Il a donné quelques conseils aux participants de la rencontre. L'un les invitait à s'occuper des pauvres. Selon lui, partager l'amour ouvre des horizons plus larges et permet d'aller de l'avant. Il a également évoqué la liberté. « La liberté de mon frère et de ma soeur et aussi la mienne. Parce que la mienne n'est pas complète sans lui ou sans elle » a déclaré le pape.
Après les discours, tous les participants sont entrés dans une prière commune. A l'issue de la rencontre, l'évêque Eľko a remis au pape le cadeau offert par le Conseil oecuménique, une peinture représentante l'histoire de la réforme qui montre la naissance de l'Eglise universelle et une partie de l'histoire chrétienne des vieux slaves. Au bas de la peinture sont représentées les personnalités qui étaient importantes pour notre histoire culturelle. La peinture est accompagnée par un petit manuel explicatif.
La fin de la journée a été marquée par une rencontre privée avec les jésuites, communauté dont le Pape François est issu.
La deuxième journée de la visite du Pape François en Slovaquie
La Présidente de la République Zuzana Čaputová et le Pape François se sont rencontrés ce matin au Palais présidentiel. Après une audience privée dans le Salon doré durant une trentaine de minutes, durée inhabituelle en relation aux usages diplomatiques la situant à 15 minutes, et une courte entrevue avec la famille de la présidente, les deux chefs d'Etat se sont rendus dans le jardin du Palais présidentiel, où ils étaient attendus par les représentants de l'Etat, de la société civile et du corps diplomatique. Chacun d'eux a prononcé un discours marqué d'idéesprofondes et généreuses empreintes de réalisme et pertinenceà propos de l'état du monde, des crises dont on ne peut sortir qu'en coopérant entoute bonne foi, sincéritéet solidarité.
« Je viens en pélèrin dans un pays jeune mais dont l'histoire est ancienne, dans un pays avec des racines profondes, en plein centre de l'Europe » a dit le pape dès les premiers propos de son intervention.
En sortant du Palais présidentiel, le pape est descendu de sa voiture pour saluer les personnes qui attendaient avec l'espoir au moins de l'apercevoir, ce qui a procuré un énorme plaisir, et au delà, à ceux qui ont pu soit lui tendre la main ou se photographier avec lui. Ensuite, le pape s'est rendu à la cathédrale St. Martin où l'attendaient les évêques, les prêtres, les religieuses, les séminaristes et d'autres personnes appartenant au monde ecclésiastique. Le Saint père rencontrera les évêques encore une fois, lors d'une prière commune dans la Basilique à Šaštín qui aura lieu avant la messe solennelle qui y sera dite . A l'entrée de la cathédrale, le pape a été accueilli par le président de la Conférence des évêques de Slovaquie, archiévêque de Bratislava Stanislav Zvolenský. Après une courte prière, le Pape François s'est dirigé vers l'autel. « Je viens auprès de vous en tant que frère, je suis un parmi vous ».
Dans son allocution, il a exprimé que l'Eglise doit être un signe de liberté et d'acceptation. Et d'affirmer : « Elle doit manifester de l'humilité et de la modestie et ne pas succomber à la tentation d'une beauté mondaine et spectaculaire. Jésus a renoncé à tout, il est devenu pauvre pour enrichir les autres ».
Il a souligné la liberté, la créativité et le dialogue comme aspects qui devraient prédominer dans la vie de l'Eglise. L'archevêque Zvolenský a rappelé que c'est un immense honneur et bonheur unique que le Saint Père soit venu pour nous encourager par sa présence et nous renforcer dans notre foi.
Tôt dans l'après-midi, le pape a rendu visite au centre caritatif privé Betlehem dans le quartier de Petržalka à Bratislava. Depuis une vingtaine d'années, il est tenu par les missionnaires de l'amour de la Congrégation de Mère Thérèsa et s'occupe de ceux qui en ont le plus besoin. Le Saint Père a prononcé quelques paroles à l'adresse de participants à la rencontre. Actuellement 7 missionnaires sont actives dans le centre et elles sont toutes originaires de l'étranger.
Pour la communauté juive que le Pape François a rencontrée au pied du mémorial de l'holocauste, ce moment a un caractère historique. Le Président de la Centrale des communatés religieuse juives de Slovaquie Richard Duda a hautement apprécié cette rencontre en plein air, sur un lieu symbolique, où jadis se trouvait la synagogue juste à côté de la Cathédrale St.Martin. « La mémoire ne peut pas et ne doit pas faire place à l'oubli » a dit le pape en s'adressant aux personnes présentes. Après la prière, il a allumé une bougie et observé une minute de silence. Ce geste, il l'a accompli une journée après avoir mis en évidence à Budapest la menace de l'antisémitisme qui monte aussi bien en Europe que sur d'autres continents.
A la fin d'une journée bien remplie, le pape a reçu en privé dans les locaux de la Nonciature apostolique le Président du Parlement slovaque Boris Kollar et le Premier ministre Eduard Heger avec les membres de leurs familles.
La visite du Pape en Slovaquie - journée passée à l'Est du pays
Mardi matin, le Saint Père est arrivé à l'Est de la Slovaquie. Son avion s'est posé à l'aéroport de Košice vers 9 heures et aussitôt, la délégation a pris la route vers Prešov, troisième plus grande ville du pays. En y arrivant, toutes les cloches des églises catholiques se sont mises à sonner pour souhaiter la bienvenue à cet invité de marque. Il est arrivé à l'esplanade devant la salle municipale des sports où l'attendaient près de 40 mille croyants pour participer à la liturgie de St. Jean Chrysostome que le Saint Père a présidée. Mais avant de se rendre sur le podium, où un autel a été dressé pour la circonstance, il a utilisé son « papamobil » sillonnant les allées entre les différents secteurs pour saluer et bénir les fidèles présents. Ils ont venus non seulement de la Slovaquie mais on y voyait également les fanions et drapeaux tchèques, polonais, ukrainiens ou hongrois. Ils ont pu prendre leurs places dès minuit et à partit de 4 heures du matin, ils ont pu assister à un programme culturel et spirituel. Après la liturgie uniate qui pour la première fois de l'histoire a été dite par le souverain pontif, le pape s'est arrêté, sans que cela soit prévu dans le programme officiel, dans la maison des jésuites pour remercier ses employés des soins qu'ils on apportés à la délégation papale et n'ont donc pu assister à la liturgie.
Après Prešov, en début d'après-midi, le pape a repris la route vers Košice où deux grandes rencontres ont été préparées. Mais avant, il a traversé le centre de la ville avec sa Cathédrale Ste.Elisabeth pour se rendre au séminaire, tout en saluant des centaines de personnes qui l'attendaient le long de son parcours. Après une courte halte au séminaire, il s'est rendu dans le quartier Lunik IX, quartier où vit surtout la communauté rome. Les gens du quartier l'attendaient depuis le matin et passaient leur temps en écoutant les chants et la musique, en chantant et en dansant devant le podium monté à côté du centre des salésiens qui tend la main aux roms du quartier depuis une vingtaine d'années. Après avoir écouté quelques témoignages des habitants du quartier, le pape leur a adressé la parole en les encourageant de vivre dans la foi pour se sortir de l'exclusion dont certains parmi eux souffrent.
La dernière rencontre attendait le Saint Père au stade de football de Lokomotiva Košice. En principe, elle a été destinée aux jeunes entre 15 et 30 ans, mais parmi les personnes présentes au nombre de plus de 20 milles, il y en avait beaucoup qui n'appartenaient plus à cette tranche d'âge. Une fois de plus, il s'est servi du « papamobil » pour saluer la foule, répartie dans plusieurs secteurs. Les témoignages des jeunes sur l'amour, la famille et le pardon ont intéressé le Saint père qui les a invités à « nourrir cet amour en arrosant ses racines, pourqu'il puisse porter ses fruits » Les racines, se sont les parents et les grands parents qu'il faut aller voir le plus souvent possible, a-t-il dit.
A l'issue du rassemblement à Kosice, le pape s'est envolé pour Bratislava.
Dernière journée de la visite du Pape François en Slovaquie.
Ce mercredi 15 septembre, jour de la fête religieuse de Notre Dame des 7 douleurs, sainte patronne de la Slovaquie, s'est achevé le voyage apostolique de 4 jours du Pape François dans notre pays. Le point d'orgue a été la célébration de la messe solennelle à Šaštin, devant près de 50 mille croyants qui sont venus de toutes les régions de la Slovaquie et même de plusieurs pays environnants. La célébration se déroulait sur un site approprié et bien dégagé, choisi et parfaitement préparé par les organisateurs de l'évènement. Sur fond de silhouette de la basilique et du monastère dont elle fait partie, éclairée par un soleil radieux dans un ciel bleu pratiquement sans nuages, les bâtiments se détachaient à leur avantage, l'éclairage céleste soulignant leurs traits.
Le pape s'est rendu à Šaštin tôt le matin pour une prière commune en privé avec les évêques à l'intérieur de la basilique. Le temps de cette prière commune a été raccourci au profit de celui que le Saint Père a voulu consacrer aux pèlerins rassemblés circulant dans les allées aménagées entre les différents secteurs quadrillant le site pendant près d'une demi-heure debout dans le « papamobil » et en les saluant. Après, il s'est rendu à la sacristie pour se préparer à la célébration de la messe.
Le podium qui a été construit pour abriter le Saint Père et les concélébrants était décoré dans les tons blancs et gris très pâle, rappelant le granit. Au dessus de l'autel et du fauteuil préparé pour le pape se dressait un grand crucifix blanc, au milieu duquel, dans l'espace formé par les bras du Christ crucifié, au dessus de sa tête couronnée d'épines, avait été fixée une autre petite en bois naturel. Celui-ci provenait des poutres de la charpente de l'église de Moravska Nova Ves en Moravie du Sud, charpente emportée par la tornade qui s'est abattue sur ce petit village de la République tchèque au début du mois de juin. Une décoration florale superbe rehaussait le tout. Sur les côtés du podium se trouvaient un espace équipé de sièges pour les évêques concélébrant la messe. La chasuble revêtue par le pape et le pallium en soie et feutre blancs, très sobres avec des motifs ornementaux composés de tons dorés, ocres et gris, ont été confectionnés par Jana Zaujecova, une styliste slovaque qui au fil du temps a orientée ses créations aux habits destinés aux ecclésiastiques slovaques etportés durant les offices et qui a confectionné aussi les chasubles et surplis pour tous les prêtres présents à la messe.
La messe était musicalement accompagnée par un orchestre de 26 instrumentistes choisis parmi les membres des meilleurs orchestres slovaques et par un chœur mixte composé de 105 choristes , venus de 6 chorales différentes, spécialisées en chants religieux pour la plupart. L'environnement musical del'office était constitué essentiellement de chants liturgiques slovaques et quelques chants en latin.
Dans son homélie, le Saint Père a rendu hommage à la Sainte Vierge en tant que celle ayant donné la vie à Jésus. Pour lui, elle représente la voieà suivre , la profession de foiet la compassion. Il a lancé unappel à l'Eglise, à tous, non seulement ceux présents et réunis de poursuivredans cette voie parce que s'arrêter signifiela maladie et la mort, et surtout de garder l'exercice de la profession de foi et de la compassion pour ceux qui en nécessitent.
Après la messe, le Président de la Conférence des évêques de Slovaquie et archevêque de Bratislava Stanislav Zvolensky a remercié le Saint Père de sa venueen Slovaquie et lui remis un cadeau - un tableau représentant Notre Dame des 7 douleurs. Ensuite, le Pape François a pris le chemin de l'aéroport de Bratislava où déjà l'attendaient la Présidente de la République Zuzana Čaputová, le président du Parlement Boris Kollár et le Premier ministre Eduard Heger accompagnés des autres personnalités de la vie publique slovaque afin de prendre congé. Il s'est arrêté quelques minutes dans le Salon d'honneur de l'aéroport où, avant de prendreplace dans l'avion, il a eu un dernier court entretien avec la présidente qui l'a reconduit ensuite jusqu'au pied de la passerelle de l'avion. Après avoir pris congé de toutes les personnes présentes, aussi bien slovaques que celle du Vatican, il est monté à bord de son avion. L'avion élancé et a décollé à l'heure prévue, très exactement à 13h45 avec à son bord les journalistes qui ont accompagné le pape pendant tout son voyage. Le temps du vol leur était réservé par le pape François pour répondre à leurs questions.