QSL : nouvelle série sur l’artisanat populaire slovaque

Amis auditeurs, notez qu'en ce début d'année une nouvelle série des QSL, consacrée à l'artisanat populaire slovaque, est mise en service en relation avec les RE réalisées en 2015. Après les trois séries consacrées aux broderies de chacune des grandes régions géographiques du pays, Ouest-Centrale et Est comportant chacune huit motifs, vient s'inscrire une autre spécificité de cet artisanat : les tissus en lin ou coton imprimés, voire parfois soie, selon le procédé dit Modrotlac en slovaque, remontant à la seconde moitié du 18^ème siècle.

Des motifs d'une grande finesse

L'on pourrait le désigner du néologisme cyanographie par une sorte de rapprochement avec le procédé d'impression par sérigraphie apparu dans les années 1950. Le mot cyan se réfère au coloris bleu sombre et provient du mot grec Kuanos mais en fait ne dit rien si l'on ne voit pas de quoi il s'agit et comment on l'obtient. Il consiste à teindre au coloris indigo en immergeant la toile dans un bain froid de ce coloris , après avoir procédé sur le tissu écru à des réserves obtenues par des empreintes, réalisée en bois de poirier à l'origine, sculptées en relief représentant des motifs de toute sorte, revêtues d'un enduit spécial s'opposant à la pénétration de la couleur indigo lors de la teinture. Après que cet enduit ait été éliminé en plongeant la toile teinte dans un bain d'acide sulfurique fortement diluée, les motifs ressortent en blanc sur fond bleu indigo le plus généralement mais aussi assez souvent en vert ou jaune. Une dernière opération consiste à passer la toile sous des cylindres pour lui conférer un aspect lustré. Ces tissus servent le plus généralement à la confection de vêtements, mais aussi de tissus d'ameublement.

Un seul atelier encore actif

Ce procédé qui de loin peut s'apparenter à de la sérigraphie comme déjà évoqué, permet d'obtenir des motifs d'une grande variété et finesse plus travaillés les uns que les autres et qui très souvent différaient d'une région à l'autre quand ce n'était pas d'un village à l'autre. Vous pourrez en apprécier la richesse au vu de chacune des 8 QSL dédiées à cette spécialité. Si début 20^ème siècle une vingtaine d'atelier fonctionnaient, peu à peu ils ont fermé les uns après les autres, au point que cette technique a failli disparaître et aurait disparu sans la volonté de maintenir les traditions de l'artisanat populaire de la Centrale de production de l'Art populaire ULUV. Aujourd'hui, il n'y a qu'un seul atelier de ce genre dans la localité de Puchov. Le dernier artisan produisant ce tissu est décédé en 2010 et maintenant, c'est son petit-fils qui a voulu renouer avec la tradition

Georges Vassal, RSI