Selon les informations en provenance de l'Office supérieur de contrôle, le déclin de la production animale en Slovaquie affecte négativement le développement du milieu rural au sein de la campagne slovaque et menace la sécurité alimentaire. L'Office a vérifié de quelle manière est assurée la qualité de la production animale grâce à l'apport des fonds européens et aux subventions de l'État. Pour les bénéficiaires de ces aides financières, il s'est préoccupé de vérifier si ces fonds publics étaient dépensés de manière efficace et efficiente, en relation étroite avec leur destination.
Au cours des 30 dernières années, selon l'Office supérieur de contrôle, le nombre de bovins élevés a considérablement chuté de l'ordre 30% et celui des porcs de 80%. Ce phénomène négatif se reflète également dans la baisse de l'emploi. Alors que plus de 81 000 personnes travaillaient dans l'agriculture en 2005, leur effectif n'était plus que 50 000 en 2016. Selon les inspecteurs de l'Office supérieurde contrôle, cette baisse a un impact négatif sur le développement rural. Dans le même temps, cela va à l'encontre de l'objectif du Programme national de développement rural, qui définit des mesures visant à accroître l'emploi et la compétitivité.
Les inspecteurs de l'Office déclarent que conséquemment l'on ne parvient pas à concrétiser l'objectif de mise en place des conditions pour instaurer un développement durable de l'agriculture slovaque et que les moyens fournis par les fonds européens n'ont pas permis d'assurer l'amélioration des performances du secteur de l'élevage. Les effets négatifs tiennent également au fait que les exportations de bétail sur pied ont considérablement augmentées au cours des 10 dernières années. L'un des éléments de cette carence étant l'indisponibilité des services pour leur transformation secondaire (abattoirs, usines d'équarrissage) et un prix de rachat plus élevé. Le bœuf et le porc slovaques de qualité supérieure finissent sur les marchés des détaillants étrangers.
Bien que la production animale soit l'un des principaux secteurs agricoles en termes de sécurité alimentaire, le soutien à la production végétale est beaucoup plus élevé que pour le bétail. Le soutien total en dotations directes est passé progressivement de 203 millions d'euros en 2005 à 408 millions d'euros en 2016. Cependant, le soutien financier réel à la production animale a fluctué et, en 2016, 54 millions d'euros seulement ont été destinés à la production végétale.
D'un point de vue stratégique, selon l'Office, un fait grave pour l'agriculture slovaque est également le fait que ses agriculteurs nationaux reçoivent pour 1 hectare considérablement moins de moyens financiers que leurs collègues des autres pays européens. Pour exemple, Malte perçoit 1720 € le ha, Autriche 506 € le ha, la République tchèque 313 € le ha, la Hongrie 283 € le ha, la Slovaquie 245 € le ha, la Roumanie 115 € le ha. La moyenne générale au sein de l'UE se situe à 289 € le ha). L'Office de contrôle recommande donc que le secteur agricole se concentre davantage sur le financement de la production animale beaucoup plus que cela n'a été le cas jusqu'à présent.
L'analyse des données accessibles au public montre, que la Slovaquie est en mesure de produire suffisamment d'animaux vivants pour couvrir la consommation intérieure. Néanmoins, les importations de viande fraîche, réfrigérée et congelée ont augmenté régulièrement au cours des dernières années. En augmentant les investissements ciblés vers ce secteur et en définissant une stratégie de l'État, le marché slovaque serait en mesure d'absorber la production slovaque de bœuf et de porc de qualité.
L'Agence nationale de contrôle externe considère que l'absence d'une stratégie nationale pour la production animale constitue une carence importante. Seuls la mise en œuvre d'un ensemble clair d'outils, d'objectifs concrets et de méthodes d'évaluation peut constituer une condition préalable à une gestion efficace et efficiente de la politique agricole d'ensemble, susceptible de conduire à un développement durable de la société.
