Tractations sur le salaire minimum

Tractations sur le salaire minimum

Lundi 19 août, les partenaires sociaux du Conseil économique et social de la République slovaque, dit tripartité, se sont réunis pour rechercher de parvenir à un accord sur le niveau du salaire minimum pour l'année 2020. Si le ministère du Travail, des Affaires sociales et de la Famille est venu à la réunion porteur d' une proposition d'augmenter le salaire minimum mensuel de 520 euros actuels à 580 euros pour l'année prochaine, la Confédération des syndicats le juge insuffisant et réclame une hausse beaucoup plus importante allant jusqu'a 635 euros. Les employeurs pour leur part entendaient la limiter à 522,20 euros. Selon le ministre du travail M. Jan Richter, compte tenu des différences importantes entre les trois propositions, les participants à la réunion de la tripartité ne sont pas parvenus à un consensus, chacun restant campé sur ses positions. Après une longue discussion, le ministre a annoncé qu'il allait à nouveau soumettre au gouvernement le niveau minimum de 580 euros. C'est alors le gouvernement qui tranchera en définitive et selon les possibilités du budget de l'Etat. Cependant si avant la fin du mois d'août la tripartité ne trouve pas un accord sur un chiffre, fin septembre le ministère soumettra une proposition de décret gouvernemental au Conseil économique et social.

Les syndicalistes quant à eux sont convaincus que malgré les signes de ralentissement économique, l'espace reste toujours ouvert et assez large pour qu'une augmentation des salaires intervienne. Comme dit leur président Marian Magdoško, actuellement les données ne sont pas encore fiablement vérifiées et les syndicats veulent attendre les chiffres de l'évolution de l'économie slovaque du mois de septembre. Selon les données qui en découleront, ils agiront en conséquence et si le ralentissement ne se confirme pas, ils n'excluent pas de prendre des mesures pour exercer une pression sur leurs partenaires sociaux .

Quant aux employeurs, ils se montrent bien plus sceptiques et réservés. Comme ils le constatent, le milieu extérieur donne des signes de ralentissement et il ne s'agit pas seulement de l'économie allemande qui est le plus fort partenaire de celle slovaque, mais également des incertitudes pesant autour de Brexit. Les chiffres slovaques n'appellent pas non plus à l'optimisme. Selon eux, une hausse significative du salaire minimum aurait pour conséquence que les entreprises seraient amenées à optimiser les emplois et éventuellement mettre un terme aux programmes de développement et dans le prolongement une baisse de 5 à 12 % de leurs effectifs . Du point de vue des entrepreneurs, il faut adopter une attitude responsable à tous les niveaux, y compris celui du gouvernement. L'année 2020 sera celle des élections législatives et le risque est à craindre que le nouveau gouvernement issu des élections hériterait d'une charge budgétaire trop lourde. La hausse du salaire minimum toucherait également quelques 400 mille employés du secteur public. Cela signifie qu'il serait nécessaire d' assurer en conséquence les ressources et selon les employeurs, la seule voie serait une hausse des impôts.

Les employeurs refusent également la proposition du parti SMER-SD d'augmenter le salaire minimum de manière automatique en faisant le calcul selon une formule où le salaire minimum représenterait 60% du salaire moyen. Par contre, pour les syndicalistes cette proposition est satisfaisante . L'Association des unions industrielles attire également l'attention sur le ralentissement qui se manifeste de manière réelle par la baisse des commandes et appelle à la stabilité et à la prudence en matière de salaire. Ainsi ont-ils souligné, que le salaire minimum en Slovaquie a augmenté de 42 % en 5 ans, deux fois plus vite que le salaire moyen.


Katarína Vassalová Foto: TASR

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