La face cachée de la Slovaquie

La face cachée de la Slovaquie

Après la réouverture du Musée national slovaque à Bratislava, dans son bâtiment principal est de nouveau accessible l'exposition intitulée Une autre face de la Slovaquie. Le documentariste et photographe Tomáš Hulík y présente l'état actuel de l'héritage culturel et naturel du pays, l'héritage de l'époque totalitaire qui a marqué les Slovaques plus qu'ils ne sont en mesure de l'admettre.

Par ses photographies, Tomáš Hulík montre que jusqu'à nos jours, la Slovaquie est parsemée des traces indélébiles de l'industrialisation et de la charge environnementale de l'époque totalitaire qu'on arrive à éliminer seulement peu à peu en déployant des moyens financiers énormes. « Une autre face de la Slovaquie est l'histoire de ce que nous avons hérité, de ce que nous avons perdu, et sur ce qu'en fait nous faisons tous en Slovaquie, » explique l'auteur son exposition.

L'exposition, au travers de 230 photographies et d'autres documents factographiques, témoigne du fait que le sol et les biens confisqués, la nationalisation après l'année 1948 ont rompu les relations de l'homme vis à vis de l'héritage familial, vis à vis de sa commune, des monuments historiques.

Le documentariste et photographe a dressé la carte des monuments en béton du réalisme socialiste, ainsi que de plusieurs œuvres architecturales uniques qui de nos jours se délabrent ou deviennent la proie des promoteurs. Il met l'accent sur le fait qu'ont été frappés aussi les monuments historiques tels les berceaux familiaux de la noblesse - châteaux et castels - qui, retirés à leurs propriétaires, ouverts à tout vent, ont été l'objet de pillage, transformés en foyers d'enfants et maisons de retraite ou mis à la disposition des coopératives agricoles pour leur servir d'entrepôts.

L'une des pièces de l'exposition présentée sous le titre Absurdités présente des castels en ruines, des thermes détériorés, mais également des villages qui ont conservé leur genius loci. Les visiteurs peuvent voir des monuments de l'industrialisation, des monuments techniques, les déforestations, des constructions désordonnées hétéroclites, apparaître la problématique des déchets et leur rejet incontrôlé en même temps que le comportement des Slovaques à l'égard des terres agricoles. L'auteur de l'exposition n'a pas oublié la mise en évidence du comportement de la population majoritaire vis à vis des groupes marginalisés.

L'exposition est accessible jusqu'au 23 mai. Avant d'engager le travail pour préparer l'exposition, Tomáš Hulík a consacré 10 ans pour créer un documentaire portant le même titre.

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Katarína Vassalová, photo : tasr

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