Quand on se remémore le Débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, on pense en premier lieu aux milliers de soldats américains, britanniques, canadiens, français, pour les contingents les plus importants. Mais rares sont ceux à savoir et se souvenir encore aujourd’hui que des soldats tchécoslovaques ont pris part eux aussi à cette épopée décisive de la seconde guerre mondiale marquant le début de sa fin. Parmi tant d’autres combattants de diverses nations ils prirent part à ces combats sanglants sur les plages normandes. Se trouvait parmi eux le général de réserve Anton Petrák.
Après l’invasion de la Tchécoslovaquie par les forces allemandes, Anton Petrák refuse de rester dans les rangs de l’armée slovaque et déserte pour rejoindre ceux qui continuent la lutte. Son périple le conduit jusqu’à Beyrouth, où il s’engage dans l’Armée tchécoslovaque libre. Celle-ci rejoint la zone de combats en France après avoir débarqué à Agde sur la côte méditerranéenne, dans le sud de la France. De là, sa compagnie rejoint le nord de la France pour prendre part aux violents combats de la poche de Dunkerque ce jusqu’au 22 juin 1940 date de signature de l’armistice. Après celui-ci il est évacué vers l’Angleterre. En 1942, après avoir effectué un stage commando, il sert comme officier de transmissions et comme interprète au profit des instructeurs britanniques, chargés de former les soldats tchécoslovaques.
Le 15 juin 1943, il est affecté à la brigade tchécoslovaque, au sein de laquelle il participe aux préparatifs du débarquement. Il prend part à cette vaste opération en qualité de commandant de compagnie. Le 28 octobre 1944, à la tête d’un groupe d’une vingtaine d’hommes, il fait prisonniers 14 soldats allemands sans subir la moindre perte.
Par la suite, il mène des actions de harcèlement et de renseignement sur les arrières de l’ennemi. La fin de la guerre le voit promu au grade de commandant, et il rejoint alors la Tchécoslovaquie. Après le coup d’État de février 1948, il est contraint de quitter l’armée. Le nouveau gouvernement tchécoslovaque lui reproche ses opinions politiques et l’assigne devant les tribunaux qui le condamne à plusieurs années de prison.
Il ne sera réhabilité qu’en 1998 lorsqu’il est t promu au grade de général. Il s’est vu décerner un grand nombre de distinctions militaires y compris l’Ordre de l’empire britannique ou l’Ordre français de la Légion d’honneur. Anton Petrák est décédé le 7 février 2009 à Bratislava.
À Bratislava, dans la Vieille ville, en 2012 une plaque commémorative est apposée. L’on peut lire sur celle-ci en 3 langues : slovaque, anglais et français :
À la mémoire du général Anton Petrák, membre de l’Armée tchécoslovaque occidentale. Titulaire des plus hautes distinctions militaires et étatiques de la Tchécoslovaquie, de la Grande Bretagne et de la France. Ancien prisonnier et persécuté par le régime communiste.
