Le légendaire Juraj Jakubisko était un réalisateur, scénariste, cinématographe slovaque appartenant aux plus éminents et aux plus distingués représentants du septième art. Il est né le 30 avril 1938 dans le village de Kojšov, près de Spišská Nová Ves, en Slovaquie de l’Est. En 1957, il a étudié à l'École secondaire d'arts appliqués de Bratislava la photographie et entre 1959 à 1966, il a poursuivi ses études à la Faculté cinématographique à Prague. Juraj Jakubisko a acquis donc l'éducation artistique qu'il a utilisée dans tous ses films. C'est l'aspect le plus puissant de ses réalisations. 1983 est l’année du triomphe pour Juraj Jakubisko. La première de son film « Une abeille millénaire » voit le jour. C’est une magnifique adaptation du roman de Peter Jaros, considéré comme l'un des points forts du travail de Jakubisko et de la cinématographie slovaque. À ce moment Jakubisko a changé de façon inattendue sa façon de réaliser des fims. Plus tard, son excursion dans le monde du film pour enfants a dépassé toutes les attentes. Surtout Perinbaba où l’on retrouve dans le rôle principal Giulietta Masina, actrice italienne et épouse du célèbre Federico Fellini. Cette œuvre est considérée comme l'un des plus beaux contes filmés slovaques.
Les films de Juraj Jakubisko sont caractérisés par une poésie particulière, une bizarrerie et un esprit enjoué. Certains le surnomment même le Fellini de l’Europe de l’Est. Il était très important pour Juraj Jakubisko que le monde d'étranges existences plane sur ses les films et que le récit serve la poétique de l’image puisée dans les contes folkloriques ou contes de fées surréalistes. Dans ses films, on retrouve aussi le naturalisme... Fellini a déclaré à propos de Juraj Jakubisko :
« Dans les films de Juraj Jakubisko, les fait irrationnels, mystérieux et sensuels, deviennent aussi naturel que la vie elle-même. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir l'œil de Juraj Jakubisko, capable de voir des choses mystérieuses, inattendues et fantastiques, même au quotidien. »
Son village natal, avec son mode de vie traditionnel, ses propres us et coutumes, a également inspiré son cinéma. Les éléments fréquemment répétés proviennent du folklore, ancrés dans l'enfance de Jakubisko. Par exemple, la référence à la tradition des clochettes suspendues au lit de la jeune mariée, ou le rituel funéraire local décrit de manière directe et documentaire. Ses histoires ne peuvent se passer de métaphore et d’allégorie. Nous pouvons parler de la réalisation magique dans le film slovaque. Il reprend des motifs musicaux traditionnels, de l'art populaire, il utilise des vêtements traditionnels, des objets de la vie quotidienne, des images zoomorphes, des rituels, etc. En 2008, la fresque historique Bathory est sortie en salles. Le film raconte la vie de la sanguinaire Élisabeth Báthory. Ce film a bénéficié du plus gros budget de l'histoire du cinéma slovaque. Il a rencontré un énorme succès en Europe et reçu de nombreux prix dans le monde entier.
Juraj Jakubisko était membre de la European Film Academy, depuis 2001, professeur associé à la Faculté des arts cinématographiques et porteur d’innombrables prix et distinctions. Il a rejoint Federico Fellini au panthéon du septième art.