La représentation des Slovaques vivant aux États-Unis, la Ligue slovaque en Amérique, formule ses idées et demandes quant à l’avenir de la nation slovaque au début de la guerre 14-18. Il existe plusieurs possibilités, plusieurs conceptions : La première prévoit la fédération de la Hongrie avec l’autonomie slovaque. La seconde s'oriente vers la Russie. L’idée la plus réaliste est celle qui voit l'avenir des Slovaques dans l'État commun avec les Tchèques. Le Traité de Pittsburgh du 31 mai 1918 est l’un des premiers documents qui demande la création d'un tel État commun.
Qu’est-ce qui a précédé sa signature? Le Traité de Cleveland, signé le 22 octobre 1915 par l’Association nationale tchèque et la Ligue slovaque en Amérique, est le prédécesseur du Traité de Pittsburgh. Pour la première fois dans ce Traité de Cleveland les Tchèques et Slovaques en Amérique formulent leur programme, à savoir la revendication de créer un État commun des Tchèques et des Slovaques.
La revendication d’origine de la Ligue slovaque est de conserver dans le Traité de Pittsburgh le texte du Traité de Cleveland. Le document de Pittsburgh présente le programme politique – la création de la Tchécoslovaquie avec deux États indépendants. L'autonomie slovaque devait avoir sa propre administration, législation, ainsi que sa propre langue officielle - le slovaque. Mais Masaryk change le texte, y introduit la notion de la nation tchécoslovaque, et donc la clause de l’autonomie slovaque disparait. La Slovaquie, selon le document, aura son parlement, ses tribunaux. Mais plus tard, ces clauses du Traité de Pittsburgh ne sont pas respectées.
En mai 1918 Tomáš Garrigue Masaryk arrive en Amérique et participe aux grandes manifestations à Pittsburgh, à New York, à Cleveland. Partout il est accueilli par des foules des Tchèques et Slovaques qui veulent entendre quel sera l’ordre social dans la future Tchécoslovaquie. Il répète : « Il y aura la nation tchèque et la nation slovaque ». Malheureusement, plus tard il parle de la nation tchécoslovaque, et c’est là la pierre d’achoppement pour les Slovaques qui ne se sont jamais identifiés avec l’idée de la nation tchécoslovaque.
rtvs, rsi