Le 2 août est la journée de commémoration de l’holocauste des Roms. Des milliers de Roms ont étés exécutés dans les camps de concentrations aux côtés des Juifs et des homosexuels. Lors de la Seconde guerre mondiale, les Tsiganes, les Roms, ont été la deuxième population européenne victime d'une extermination familiale et raciale.
Le nombre de victimes roms se situe à environ 300 mille personnes. Certains historiens estiment que 70% de l'ensemble des Roms d'Europe y ont perdu la vie et que cette proportion est telle que la majorité des historiens comparent cet épisode tragique de l’histoire à celui d'un processus génocidaire. En Europe, la reconnaissance de ce génocide est tardive, même très tardive. Par exemple, le chancelier allemand Helmut Kohl ne le reconnaît formellement qu’en 1982.
L’ethnographe et historienne Zuzana Kumanova de l’association In Minorita se concentre plus particulièrement sur la situation des femmes roms dans la société d’aujourd’hui, et se consacre en général à la population rom et son histoire. L’ethnographe souligne : «Ce sont plus particulièrement les Roms allemands grâce à qui l’on commémore l’holocauste rom. Ces Roms allemands, même par des activités forcées, ont obligé le public à réfléchir, à se rendre compte que oui, les Roms, lors de la Seconde guerre mondiale, ont été persécutés. »
L’ethnographe d’expliquer : « De nombreuses règles instaurées par les nazis l’ont été à l’encontre des Roms et des asociaux. Ainsi, il était plus facile de justifier : « Oui, tu es asocial, donc c’est de ta faute ! ». Et les Roms allemands ont commencé à expliquer que comme ils avaient été traités d’asociaux, les Roms n’ont pas reçu les dédommagements financier et moral qu’ont reçu d’autres victimes de l’holocauste. »
Dans l’Allemagne nazie, toute une science a vu le jour pour identifier qui est et qui n’est pas rom. Le docteur Ritter, expert, scientifique, avait une méthodologie pour définir la proportion de sang rom. Ainsi même, des familles déjà mixtes, donc avec les ancêtres roms et non-roms ont trouvé la mort dans la machinerie allemande. Mentionnons quelques lieux où les plaques commémoratives rappellent l’endroit où les Roms ont été victimes des fascistes.
En Slovaquie de l’est à Hanušovce, il y avait un camp de travaux forcés. Du soir au matin, les Roms ont été assassinés dans les localités telles que Slatina, Lutila… Une plaque commémorative se trouve dans le cimetière à Dubnica nad Váhom. Là, des Roms ont été tués presque jusqu’à la fin de la guerre.
rtvs