L'attaque terroriste avait fait deux morts. Un an après l'attaque de Bratislava, même la protection juridique des couples LGBT+ ne peut pas empêcher les attaques homophobes, estime le médiateur des droits de l’homme.
Un an s'est écoulé depuis la fusillade survenue dans la rue Zámocká au bar Tepláreň le jeudi 12 octobre 2023 à Bratislava. Deux personnes, Juraj Vankulič et Matúš Horváth, n'avaient pas survécu au meurtre, que l'Agence nationale criminelle NAKA avait requalifié d’attentat terroriste cinq jours après les faits. La troisième personne touchée par balle, Radka Trokšiarová, s'est remise de ses blessures.
D’autres incidents ont eu lieu après
Bien que cette attaque ait ébranlé la société, d’autres incidents ont eu lieu après, ciblant les minorités sexuelles ou ceux qui les soutenaient publiquement. Des propos désobligeants ont également été utilisés à l’encontre des personnes LGBT+ lors de la campagne électorale. La sociologue Silvia Porubänová a déclaré sur Radio Slovensko que les personnes queer appartenaient aux trois groupes les plus souvent visés par les discours de haine au niveau de certains hommes politiques sur les réseaux sociaux.
Aucunes mesures prises
Bien que l'attaque terroriste ait été condamnée par de nombreux experts constitutionnels et législateurs, le gouvernement de l'époque n'avait aucune volonté de prendre des mesures qui auraient pu servir à prévenir des événements tragiques similaires ou à protéger les minorités sexuelles. Depuis, le Conseil national a reçu une proposition qui pourrait aborder les situations de vie des couples non mariés, et donc aussi des personnes LGBT+. Cependant, le cabinet de Ľudovít Ódor l'a retiré du Parlement, car il ne la considérait pas comme une solution à part entière spécifiquement pour les minorités sexuelles. Les experts n'ont pas présenté leur proposition et ont donc laissé la solution « sur la table » pour le futur gouvernement.
Plus de courage affirmer sa différence
Le défenseur des droits civiques Róbert Dobrovodský perçoit un changement d’attitude parmi les personnes queer après l'attentat terroriste du 12 octobre 2022. Selon lui, une personne a désormais besoin de plus de courage pour se présenter ouvertement comme « différente ».
« Dans les conversations individuelles, j'observe parfois moins de courage d'une personne à être 'différente' en public, mais aussi un désir de reconnaissance et de protection de sa relation par la société et le législateur », a-t-il ajouté.
Le défenseur des droits publics n’a pas osé évaluer les chances que pourraient avoir les propositions législatives concernant les droits des personnes LGBT+ au nouveau parlement. Cependant, en tant que médiateur parlementaire, il continuera à informer le Conseil national de la République slovaque de ses conclusions, « quand il sera possible de porter à l'attention des députés les normes en matière de droits de l'homme concernant le projet de loi discuté »
Les attaques pourraient ne pas s’arrêter même avec la reconnaissance légale des relations LGBT+. « De nombreuses attaques homophobes ont eu lieu dans des pays qui légalisent depuis longtemps la cohabitation des couples de même sexe », a-t-il conclu.
rtvs
