Le comité du Prix Imro Weiner-Kráľ a décidé de décerner le prix 2023 à Luc Bouniol-Laffont, premier directeur de l'Institut français de Slovaquie, et à son adjoint, Dimitry Ovtchinnikoff, à l'occasion du 30e anniversaire des relations diplomatiques entre la Slovaquie et la France.
Ils sont les pionniers de la coopération culturelle franco-slovaque au début des années 1990, ambassadeurs de l'art contemporain de France. Ce prix leur est adressé pour leur contribution significative au développement de la vie culturelle à Bratislava après la Révolution de velours et au lancement d’événements importants d’activités culturelles comme le festival international de danse contemporaine Bratislava En mouvement ou le Mois de la photographie Bratislava.
L'événement se déroule sous le patronage du ministre des Affaires étrangères et européennes de la République slovaque, M. Miroslav Wlachovský, et de l'ambassadeur de France en Slovaquie, S.E.M. Pascal Le Deunff. La fille d'Imro Weiner-Kráľ, Mme Elise Weiner-Kráľ, participera également à nouveau à l'événement.
Imro Weiner-Kráľ
Ce prix porte le nom d'Imro Weiner-Kráľ, l'un des principaux représentants de l'art moderne du XXe siècle en Slovaquie. Son destin fut étroitement lié à la France. Après de brefs séjours à Paris comme étudiant des Beaux-Arts dans l’Entre-deux-guerres, il revient en France en 1939 et rejoint la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est à ce moment qu’il commence à utiliser le nom de couverture Kráľ. Il s'est marié en France et sa fille Elise y est née. Après la guerre, il fonde la Maison de la culture tchécoslovaque à Paris, où il travaille activement en plus de son travail artistique jusqu'en 1950, date à laquelle il est expulsé de France et séparé de sa femme et de sa fille à la suite de la réponse de la France à l'expulsion de diplomates français de Tchécoslovaquie au début de la guerre froide. Après son expulsion, la Tchécoslovaquie ne lui a pas permis de rentrer en France et sa tentative illégale de franchissement de la frontière s'est soldée pour lui par la prison. Entre 1953 et 1956, il envoie au moins des contes de fées illustrés à sa jeune fille Élise en France, qui seront publiés il y a quelques années sous forme de livres dans l'édition des Contes pour Elise de la maison d'édition Petrus. Il passe le reste de sa vie en Tchécoslovaquie, d'abord à Prague et à Považská Bystica, et à partir de 1961 à Bratislava.
IFS