L'Ukraine est bien consciente de la position de la Slovaquie concernant l'augmentation de l'aide militaire et humanitaire. C'est ce qu'a déclaré mercredi le chef de la diplomatie slovaque Juraj Blanár, après la réunion de deux jours des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Bruxelles.
Juraj Blanár a rappelé que les principaux sujets des négociations étaient la préparation du sommet de l'OTAN de l'année prochaine à Washington, la capacité d'assurer la défense de tous les alliés, la situation en Ukraine et dans les Balkans occidentaux. Il a précisé que le sommet de Washington devrait confirmer la volonté des alliés de consacrer au moins 2 % du budget à la défense.
« C'est également un grand défi pour le gouvernement de la République slovaque. J'ai promis que nous ferions tout pour atteindre l'engagement de 2% », a-t-il déclaré.
Selon le ministre, les Alliés ont pris le dessus sur la situation tendue dans les Balkans occidentaux, notamment au Kosovo et en Bosnie-Herzégovine. Il a apprécié la prolongation de la mission de maintien de la paix Altea en Bosnie-Herzégovine, à laquelle participent les soldats slovaques, ainsi que de la mission de la KFOR au Kosovo. Il a ajouté que la Slovaquie souhaitait que les tensions dans les Balkans ne s'aggravent pas davantage.
« Nous sommes tombés d'accord sur la seule solution à adopter, à savoir : la poursuite du dialogue entre Pristina et Belgrade, dirigé par le diplomate slovaque Miroslav Lajčák », a déclaré le chef de la diplomatie.
Les sociétés privées pourront livrer des armes
Dans le même temps, le ministre a salué la rencontre bilatérale avec son homologue ukrainienne Dmytro Kouleba. Il a expliqué que, dans le cadre d'un « débat constructif », il a été informé que la Slovaquie ne fournirait à l'Ukraine aucune aide militaire du niveau gouvernemental, à partir des entrepôts des forces armées. Toutefois, cela n’empêchera pas les sociétés d’armement privées de fournir du matériel militaire.« J'ai déclaré que nous étions prêts à soutenir les centres de logistique et de services avec lesquels nous traitons sur le territoire de la Slovaquie, avec la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Je lui ai dit que l'industrie de défense slovaque faisait un grand effort pour augmenter sa capacité, en particulier la production de munitions de calibre 155 mm, ce qui a été bien accueilli. »
C’est ce qu’a expliqué le ministre Blanár, tout en assurant à son homologue ukrainien que la Slovaquie poursuivrait son aide humanitaire et la fourniture de systèmes militaires non létaux, tels que des équipements de déminage. Il a ajouté que, d'un point de vue commercial, les Ukrainiens étaient particulièrement intéressés par les obusiers slovaques Zuzana. Il a également souligné que la Slovaquie attendait toujours le remboursement de l'Union européenne, via l'instrument européen de paix, pour les équipements militaires donnés à l'Ukraine. Selon lui, en prévision de l'hiver prochain, la Slovaquie agit en accord avec les autres alliés de l'OTAN et aborde l'Ukraine avec « empathie ». Par exemple, un paquet d'une valeur de 170 000 euros a déjà été préparé sous forme de systèmes de chauffage, de générateurs et de vêtements.
A la question de savoir si la Slovaquie soutiendrait la recommandation d'entamer des négociations d'adhésion avec l'Ukraine lors du sommet européen de décembre, le ministre Blanár a répondu que la Slovaquie était prête à la soutenir. Mais à condition que ce processus ne soit pas politique, mais standard, ce qui signifie que l'Ukraine devrait remplir les mêmes conditions que les autres pays candidats, par exemple ceux des Balkans occidentaux.
Tasr