La présentation des vœux de Nouvel an de la collection du plasticien Marián Mudroch (1945 – 2019) constitue un grand thème de l’art et un genre à part entière.
Dans la Galerie de la Radio slovaque les organisateurs de l’exposition offrent la possibilité de voir plus d’une centaine d’auteurs slovaques, tchèques et étrangers des années 1974-2019. Celui qui vous adresse ses vœux vous souhaite bien sûr le bonheur. Dans nos contrées, à savoir en Autriche-Hongrie, le premier à envoyer ses vœux par écrit fut le comte tchèque Karel Chotek de Vojnín. Il avait beaucoup de connaissances et amis, il se rendait chez eux pour les féliciter en personne, cela durait trop longtemps, sans qu’il ait pu féliciter tout le monde. Il a commencé à utiliser la forme écrite pour maintenir la politesse, le bon ton. Fin 19ème, début 20ème siècle le plasticien tchèque Viktor Stretti a écrit deux mots français, pour féliciter, dont on n’utilise que P.F sur les vœux du Nouvel an.
Les « P.F. » demeurent dans la mémoire comme les histoires. À l’époque de la normalisation en Tchécoslovaquie, ils constituaient l’une des possibilités les plus importantes de la communication et échanges d’œuvres entre les artistes, entre les auteurs. Ils rappelaient leur existence. Certains d’entre eux les postaient eux-mêmes dans les boites aux lettres. Ces vœux permettent également d’observer et suivre le développement artistique de leurs auteurs. Mentionnons aussi que pour des collectionneurs, ce sont les objets d’échange, comme, par exemple, des timbres-poste.
Tiré du texte d’Ivan Jančár sur l’invitation au vernissage le 5 décembre 2023