Le jour du 11 janvier était le dernier jour d’une semaine des plus tragiques dans l’histoire de notre pays. Histoire oblige, remontons dans le temps jusqu’à l’année 1945.
La semaine la plus sanglante dans l’histoire moderne slovaque. C’est ainsi qu’on peut nommer celle du 4 au 11 janvier 1945. Elle est à jamais marquée d’horreur par suite d’exécution massive tant des résistants du Soulèment National Slovaque que de ceux les ayant aidés et soutenus dans la population civile. Elles furent l’œuvre abjecte des fascistes et leurs collaborateurs slovaques engagés dans la garde dite de Hlinka, l’équivalant réuni de la milice en France et de la division Charlemgne ,
Selon diverses sources, de 450 à 900 personnes y trouvèrent la mort jetés dans les fours à chaux du village de Nemecká, en Slovaquie centrale. 77 ans se sont écoulés depuis l’accomplissement de ce massacre sans nom mais le nombre exact des victimes n’est toujours pas connu. Très probablement ne le sera-t-il jamais.
Gavril Gryzlov, un excellent journaliste en activité dans les années 1955-1969 a qualifié ce site de Nemecká « le 40ème four d’Auschwitz ». Mais comparativement accentuant l’horreur alors que ce camps de sinistre mémoire disposait de fours cappables de brûler 3 corps en 20 minutes, celui de Nemecká en a brûlé environ 40.
Les personnes désignées pour être exécutées étaient transportées depuis Banská Bystrica. Chacun de ces transports était encadré par 5 SS nazis assistés de 5 collaborateurs slovaques fascistes. L’agenda personnel d’un membre de la garde Hlinka, donc slovaque, a été conservé et il est consigné , jour après jour, les événements majeurs qu’il a vécus. Par exemple :
Le 6 janvier, 5 partisans français ont été transportés de Banská Bystrica à Nemecká. Ils s’étaient évadés des camps des prisonniers et avaient rejoint les partisans slovaques. Durant le trajet, ces Français ont sauté du véhicule pour s’enfuir mais les fascistes ont stoppé leur fuite en les abattants.
Une fois en marche, la machine meurtrière ne s’est pas même arrêtée le dimanche, et le dimanche 7 janvier, curieuse coincidence macabre, 7 membres de la mission anglo-américaine ont été exécutés.
rsi