Jeudi, les membres du Conseil national slovaque ont approuvé un amendement au Code pénal lors d'un atelier du ministère de la Justice. L'amendement, qui a été discuté par le Parlement dans le cadre d'une procédure législative abrégée, devrait, entre autres, entraîner la suppression du Bureau du Procureur spécial. Les affaires qu'il résout sont censées figurer à l'ordre du jour des parquets régionaux. Cela entraîne également des changements dans les taux de criminalité, des limites aux dommages-intérêts en cas de délits contre les biens et un raccourcissement des délais de prescription. En particulier, les sanctions pécuniaires et les sanctions internes devraient être davantage utilisées. La nouvelle législation est également censée réduire les sanctions pour certains types de délits.
La Présidente Zuzana Čaputová a annoncé qu'elle examinerait toutes les autres options pour sa procédure afin que l'amendement au Code pénal n'entre pas en vigueur. Elle a qualifié son adoption au Parlement de mauvaise nouvelle pour la Slovaquie et tous ses citoyens.
Tous les partis d'opposition ont averti jeudi que l'amendement réduirait également les délais de prescription pour le crime de viol. Les organisations non gouvernementales Transparency International Slovaquie et la Fondation Stop corruption ont convenu que l'amendement approuvé au Code pénal affaiblit l'État de droit et la lutte contre la corruption.
Des manifestations antigouvernementales contre la suppression du Bureau du Procureur spécial et d'autres parties critiquées de l'amendement du Code pénal ont été organisées dans plusieurs villes slovaques ce jeudi 8 février. Il s’agissait pour l’essentiel de protestations civiles. La population s´est déplacée en masse notamment à Poprad où la manifestation a pris un caractère symbolique. En effet, dans quelques jours, ce sera le sixième anniversaire de l'assassinat du journaliste Jan Kuciak et de sa compagne Martina Kušnírová. C'est aussi pour cette raison que les parents des deux personnes assassinées sont venus manifester.