Le souvenir des souffrances de Kalište devrait être un avertissement : une vie sans paix et sans liberté n’est pas possible. Cependant, ces dernières années montrent l’amère réalité que ces valeurs ne sont plus considérées comme acquises. Le Président de la République slovaque Peter Pellegrini l'a déclaré samedi dernier dans son discours à Kalište lors de la 18ème Rencontre des générations, le traditionnel événement commémoratif sur le site de l'ancien village de Kalište dans la région de Banska Bystrica.
« Après de nombreuses décennies, la paix a cessé d'être une évidence, la souffrance n'est plus un souvenir et la cruauté ouverte envers le proche n'est plus une chose du passé. Pendant la Seconde Guerre mondiale et le Soulèvement national slovaque, la cruauté n'a pas manqué dans de nombreuses régions de Slovaquie. Cependant, Kalište est une exception, même dans ce triste musée de la méchanceté humaine », a déclaré Pellegrini. Il a rappelé que Kalište est le seul parmi plus d'une centaine de villages incendiés par les troupes allemandes qui n'a pas été restauré après la guerre.
Pendant le Soulèvement national slovaque, le village de montagne de Kalište était l'un des centres de la République partisane des Basses Tatras. Après que les insurgés ont adopté la méthode de combat partisane, il est resté un centre important de la résistance.
Dans la matinée du 18 mars 1945, le village de Kalište a été incendié par les nazis juste avant la libération. La plupart de ses habitants ont été sauvagement assassinés. Sur les 42 maisons de Kalište, seules six sont restées après l'attaque nazie. Le village a disparu et la vie n'y est jamais revenue. Aujourd'hui, il ne reste que les fondations de maisons démolies et incendiées, un cimetière, deux maisons reconstruites avec une chapelle et les tombes des victimes. Le complexe du village de Kalište, qui est un monument culturel national depuis 1961, est géré par le musée SNP.
