Après cinq années passées à la plus haute fonction politique et une pause de trois mois, l’ancienne présidente de la République slovaque, Zuzana Čaputová quitte temporairement la Slovaquie. Elle travaillera dans l'une des trois universités les plus prestigieuses du monde. Pendant un semestre, les cours et les échanges avec les étudiants feront partie de son quotidien. Selon un politologue, la réorientation de la carrière de Mme Čaputová n'est pas courante chez les hommes politiques slovaques. On l'observe plutôt chez les anciens Premiers ministres britanniques ou les présidents américains.
Elle a laissé entrevoir la suite de sa carrière dans la première moitié du mois de juin. « Je quitte l'espace politique. J'aimerais beaucoup me consacrer à ce que j'ai appelé la promotion de la croissance. Et c'est le domaine de l'éducation, peut-être le monde universitaire qui s’en rapprochent le plus », a-t-elle déclaré à l'issue de sa rencontre avec le président tchèque Petr Pavel. La présidente a remis symboliquement les clés du palais Présidentiel à son successeur, Peter Pellegrini, le 15 juin. Ensuite, elle s'est retirée temporairement de la vie publique.
« J'ai accepté une offre de devenir professeur invité et membre de l'Institut d'études internationales de l'université de Stanford. Ce programme est proposé chaque année par l'université à une sélection de femmes et d'hommes leaders du monde entier. J'y passerai le prochain semestre », a-t-elle annoncé. Elle pense que cette pause académique pourrait l'aider à mieux comprendre son expérience en tant que chef d'État.
Comme l'a déclaré l’ancienne présidente, elle a été très heureuse d'accepter la proposition, compte tenu de la réputation de l'université et de l'objectif de l'institut lui-même. Elle a admis qu'elle était impatiente de passer du temps dans un environnement académique inspirant. « Nombre des défis auxquels sont confrontées les sociétés démocratiques sont similaires et il sera intéressant de partager et de comparer les connaissances et l'expérience de l'Europe centrale avec des informations provenant d'autres pays du monde », a-t-elle expliqué. A noter qu’il ne s'agira pas d'un poste salarié, l'université fournit une allocation pour couvrir les frais de voyage et de subsistance.
Zuzana Čaputová connait Stanford. Elle y a donné une conférence en février dernier sur l'état de la démocratie en Europe centrale et orientale 35 ans après la chute du rideau de fer. A noter que Iveta Radičová ou Miroslav Beblavý font partie des rares représentants nationaux qui ont travaillé dans des écoles prestigieuses à l'étranger. Tous deux, cependant, étaient des universitaires avant ou pendant leur carrière politique.
