La Slovaquie va porter plainte contre le verdict du tribunal belge dans l'affaire Chovanec

La Slovaquie va porter plainte contre le verdict du tribunal belge dans l'affaire Chovanec

Le tribunal belge a jugé que personne n'était pénalement responsable de la mort du slovaque Jozef Chovanec et a prononcé un non-lieu. Le ministre slovaque des Affaires étrangères, Juraj Blanár, a qualifié de scandaleuse la décision rendue mercredi 25 septembre par le tribunal belge dans l'affaire. La presse belge se fait l’écho du jugement.

La Slovaquie va déposer une plainte contre cette ordonnance auprès de la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg comme en a informé le service de communication du ministère des Affaires étrangères et des Affaires européennes. Selon le verdict du tribunal belge, il s’agit d’un regrettable concours de circonstances tragiques qui ont conduit au décès de Jozef Chovanec. Le chef de la diplomatie slovaque Juraj Blanár a exprimé son désaccord :

« Oui, ce sont des circonstances tragiques, car toute mort humaine est tragique. D'autant plus si cela est arrivé à une personne dans des circonstances qui n'ont pas encore été expliquées, alors qu'elle était entre les mains de policiers censés la protéger. »

Selon Juraj Blanár, une réaction complètement différente de la part des médias ou de la Commission européenne s'ensuivrait si un cas similaire se produisait en Slovaquie. « Le gouvernement tout entier en serait immédiatement blâmé, et les médias progressistes s’empresseraient de porter un jugement sur cette affaire. Au niveau de la Commission européenne, nous entendrions immédiatement des critiques à l'encontre de l'État de droit », pense le chef de la diplomatie slovaque.

Le citoyen slovaque Jozef Chovanec est décédé à l'hôpital le 27 février 2018, trois jours après une descente de police dans une cellule de l'aéroport de Charleroi. Il a été arrêté dans un avion à destination de la Slovaquie. Selon des témoins, il s'est comporté de manière agressive envers l'équipage et les policiers appelés.

En août 2020, des images vidéo d'une cellule de police ont été divulguées, montrant Jozef Chovanec s'automutilant : il se cogne la tête contre la porte de la cellule et saigne. Par la suite, les policiers tentent de l'apaiser. Le visage de l'homme est recouvert d'une couverture, les policiers rient et une policière lève la main et crie.

L'avis des médecins belges a montré que la cause du décès de Jozef Chovanec était des coups violents portés à la tête, qui ont provoqué un œdème cérébral. Dans le même temps, les médecins ont conclu que l'arrêt cardiaque n'était dû qu'à une injection de professionnels de la santé qui tentaient de le calmer.

La presse belge se fait l’écho du jugement. La RTBF souligne l’énorme déception du côté de la partie civile et de reprendre les propos d’Ann Van de Steen, l’avocate de la veuve de Josef Chovanec : « On s’y attendait mais c’est de nouveau une gifle au visage de Madame Chovanec. Nous allons faire appel de cette décision devant la Chambre des mises en accusation de Mons, en espérant qu’une nouvelle enquête sera menée. » La libre Belgique cite Me Alexandre Wilmotte, avocat de la défense de la policière suspectée d'avoir effectué un salut nazi. Pour ce dernier, « l'opinion publique a été trompée par l'exposition volontaire des images sur la place publique ». Le journal 7 sur 7 se fait l’écho de la déception slovaque rappelant que le ministre slovaque des Affaires étrangères, Juraj Blanar, avait qualifié de « scandaleuse » la décision de la justice, le journal poursuivant par la déception veuve de Jozef Chovanec. « Si nécessaire, nous irons devant la Cour des droits de l’Homme », a ajouté son avocat. Selon les médias slovaques, le ministère des Affaires étrangères du pays a confirmé qu’il déposerait une plainte auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme dans cette affaire. D’ailleurs, Le soir rappelle l’appel possible du jugement.

Tasr, Belga, rtbf, 7sur7, Le soir, La libre Belgique
Jacques Hoflack; Foto: TASR

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