Défense : la Slovaquie ne peut se payer le luxe de la neutralité

Défense : la Slovaquie ne peut se payer le luxe de la neutralité

L'Alliance fête ses 70 ans. La Slovaquie elle-même célèbre ses 15 ans au sein de l'OTAN. C'est l'heure des bilans. Et malgré les critiques, cette adhésion est plus que jamais d'actualité.

A l'occasion des 70 ans de l'Alliance, et des 15 ans de l'adhésion de la Slovaquie à l'OTAN, Radio Slovaquie Internationale a obtenu un entretien exclusif avec Igor Slobodník, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République slovaque à Paris. Le diplomate rappelle les raisons qui ont motivé la Slovaquie à rejoindre l'Alliance. Cette adhésion était liée au désir de la Slovaquie de réintégrer la civilisation occidentale, et aussi évidemment à des raisons concrètes d'ordre sécuritaire :

« Elle était guidée par de bonnes raisons ancrées dans l'histoire de l'Europe centrale, mais aussi par le pressentiment des futurs risques. »

Des risques qui se seraient malheureusement concrétisés suite aux « agissements agressifs de la Russie vis-à-vis de la Géorgie et de l'Ukraine ». La Slovaquie en tant que jeune Etat indépendant ne pouvait pas rester en dehors du cadre de sécurité collectif, alors que ses voisins du groupe de Visegrad, la Tchéquie, la Pologne, la Hongrie, avaient déjà rejoint l'Alliance cinq ans plus tôt.

Une liberté facile à perdre

15 ans après, qu'est-ce que cette adhésion aurait rapporté au pays ? Selon l'ambassadeur, elle a d'abordpermis à la diplomatie slovaque « de mieux comprendre la complexité du monde ». Cette adhésion a constitué un apport essentiel aux Forces armées slovaques à mener des opérations militaires concrètes dans des conditions extrêmes.

« La Slovaquie fait partie de ce groupe de pays membres de l'Alliance qui disposent de la même expérience collective, qu'il est possible de perdre très vite sa liberté et qu'il est par contre très difficile de la reconquérir. »

Cette adhésion aurait non seulement apporté la stabilité de la sécurité en Europe centrale, mais aussi atténué les rivalités historiques réciproques.

Une alternative à l'OTAN serait-elle possible ?

Pour le diplomate, non. Une telle organisation a nécessité des années de construction. Et la Slovaquie ne peut se payer le luxe de la neutralité. Les pays montrés en exemple pour leur neutralité, comme l'Autriche ou la Suisse, ont des histoires différentes de la Slovaquie. Ce débat sur la neutralité, que certains aimeraient poser en Slovaquie, n'a donc pas lieu d'être pour le diplomate.

Ainsi, 15 ans après, l'adhésion de la Slovaquie à l'Alliance garde tout son sens. Pour monsieur Slobodník, les défis actuels de l'OTAN concernent le maintien de l'unité et la capacité à affronter des périls hybrides.

Ecouter l'intégralité de l'entretien dans l'émission du 1er avril : http://frrsi.rtvs.sk/clanky/191578/la-slovaquie-en-direct-magazine-en-francais-sur-la-slovaquie-01-04-19

rsi

Jacques Hoflack

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Práve vysielame