Plus de vérité et d'amour

Plus de vérité et d'amour

Nous avons simplement besoin de plus de vérité et d’amour.  C'est ce que déclare à la nation la présidente de la République slovaque qui s'exprimait à l'occasion du traditionnel discours de la fête nationale du 1er janvier 2024. 

discours présidentiel 2024 Máte problém s prehrávaním? Nahláste nám chybu v prehrávači.

ZUZANA CAPUTOVA Chers concitoyennes, chers concitoyens, je vous souhaite beaucoup de santé, de satisfaction et de compréhension à l'aube de la nouvelle année. Aujourd'hui, nous commémorons le 31e anniversaire de notre État. Je vous souhaite que l'année 2024 apporte plus de paix et de stabilité. Nos souhaits et attentes personnels peuvent différer pour l’année à venir. Mais à l’heure actuelle, nous avons presque tous l’espoir qu’ils se réaliseront. Que même si des complications et des difficultés surviennent, nous parviendrons à les résoudre et les choses évolueront pour le mieux.

RSI La présidente rappelle que dans les temps difficiles que nous vivons ces dernières années, même notre espoir se retrouve souvent confronté à la dure réalité. Et cela nous a apporté beaucoup trop de crises, qui ont été sources d’incertitude et ont placé de nombreuses personnes dans des situations de vie difficiles. La présidente de rappeler que l’année dernière n’avait pas fait exception avec les nombreux conflits politiques.

ZUZANA CAPUTOVA Le changement le plus important a peut-être été apporté par les élections anticipées. Un changement de gouvernement fait aussi partie de la démocratie. Cependant, les élections ne changent pas la société et ne doivent pas changer les valeurs démocratiques sur lesquelles elle repose. Et s’il y a un effort pour opérer des changements fondamentaux, alors c’est nécessairement après une analyse approfondie et une discussion honnête. Ainsi, nous avons besoin d’une continuité des valeurs lors de la construction de notre État. Pas seulement déclarée, mais réelle. Par conséquent, protégeons et promouvons nos valeurs démocratiques constitutionnelles. Protégeons également les institutions dont le fonctionnement est nécessaire à la démocratie. Qu’il s’agisse des forces de l’ordre, des médias libres ou des organisations non gouvernementales. Continuons à le faire avec respect et décence. Pour que l'envie de se battre n'assombrisse l'esprit de personne, et pour que la lutte elle-même ne devienne pas le sens principal de nos actions au lieu des valeurs que nous voulions protéger. Construire et consolider l’État est notre devoir commun. Nous ne pourrons peut-être pas éliminer immédiatement tous ses défauts et toutes ses maladies. Mais cela ne peut pas être une raison d’y renoncer. Nous ne sommes pas responsables du résultat, mais nous sommes entièrement responsables de notre part.

RSI Plutôt que de s’appesantir sur les désaccords réels et nombreuses sources d’insatisfaction dans la société, la présidente veut se concentrer sur ce dont nous pouvons être fiers et de ce sur quoi nous pouvons compter dans notre société. Et de souligner comme motif de fierté le citoyen, notre société civile, qui fait preuve depuis des années de sa maturité et de sa solidarité. Les citoyens actifs et les organisations non gouvernementales remplissent depuis longtemps des fonctions importantes dans les domaines de l'assistance sociale, de l'éducation et de la protection de l'environnement ou dans la promotion des droits des minorités et de tous, sans distinction.

ZUZANA CAPUTOVA Nous pouvons également compter sur nos gouvernements locaux, qui ont une fois de plus confirmé leur viabilité et leur professionnalisme, et ont constitué un facteur de stabilisation du fonctionnement de notre État dans des temps changeants. Le résultat de votre travail est une aide concrète, parfois même des changements systémiques. Cela contribue toujours au fait que nous pouvons nous faire un peu plus confiance en nous-mêmes et les uns les autres.

RSI L’aide est la base de la confiance, et la confiance est une condition préalable au bon fonctionnement de l’État et à la cohésion de la communauté. Par conséquent, le rôle premier de l’État dans les situations de crise doit être d’aider directement ceux qui se trouvent au bord de la survie. Depuis longtemps, la pauvreté touche non seulement les personnes qui ont perdu leur emploi, mais aussi les travailleurs et des familles entières qui vivent sans réserves et dans des conditions qui menacent leur dignité. Aujourd’hui, ce sont les familles monoparentales, incomplètes, et surtout les enfants, qui sont les plus menacés. Dans le même temps, nous devons le plus aux enfants et à la jeune génération. Même les experts nous préviennent qu’il existe un fossé entre nous et la jeune génération.

ZUZANA CAPUTOVA Selon de nombreuses études, les jeunes se sentent incompris et seuls, ils sont victimes de harcèlement et ont d e plus en plus recours à l'aide de psychologues et de psychiatres. Et ce n’est plus exceptionnel lorsqu’ils se suicident. Nous devons donc nous intéresser beaucoup plus à ce que vivent les jeunes. Nous devons créer pour eux un environnement scolaire sûr, leur laisser un système de retraite fonctionnel, des finances publiques viables et ne pas les laisser dans l’incertitude quant à la résolution de la crise climatique. La jeune génération d'aujourd'hui ressentira nos erreurs, notre inattention et notre irresponsabilité plus fondamentalement que nous, leurs parents. Nous devons être ancrés dans le présent, mais nous ne devons pas oublier que cela ne nous exonère pas de la responsabilité de l’avenir.

RSI Zuzana Caputova s’adresse pour la dernière fois à la nation en tant que présidente pour la nouvelle année. Cinq ans après son entrée en fonction, elle reste convaincue que l'un des plus grands obstacles à notre développement est le manque de culture, notamment politique, et la multiplicité des conflits dans notre société. Pour beaucoup, c’est aussi un obstacle au maintien en Slovaquie, et pour d’autres, un obstacle au retour chez eux.

ZUZANA CAPUTOVA L'animosité devient une caractéristique de la vie publique. Cela se répercute également sur nos familles, nos foyers et les relations quotidiennes. L'impolitesse, la vulgarité et le mensonge ne sont pas des signes de force, mais de faiblesse. Des personnes faibles, impressionnées par un tel comportement, y ont recours. La vraie force réside dans le calme et le recul. Et la plus grande force est la capacité de se contrôler.

RSI Ce n’est pas un hasard si l’un des attributs de la démocratie est la capacité d’échanger des opinions et de communiquer de manière cultivée, de respecter les autres, même avec des attitudes différentes Ce sont des normes créées au fil des années de développement de la société.

ZUZANA CAPUTOVA Nous avons simplement besoin de plus de vérité et d’amour, aussi pathétique que cela puisse paraître. Enfin, se souvenir des valeurs et des qualités éprouvées au fil des siècles n’a rien de pathétique. Leur notoriété n’est pas le signe de leur dévalorisation, mais au contraire, cela confirme leur validité et leur importance. Et nous en avons encore besoin maintenant. Nous avons tous besoin de plus de gentillesse et de compréhension dans la communication et dans les relations, même lorsque nous ne sommes pas d’accord. En fait, surtout à ce moment-là. Parce qu’il y a toujours quelqu’un en face de nous, parce que nous appartenons tous à la famille des êtres humains. Les gens ne doivent pas se sentir menacés, mais en sécurité et appartenir à leur communauté, à leur environnement, afin de pouvoir combiner leurs capacités et leurs forces. Chers concitoyennes, chers concitoyens, malgré les années difficiles derrière nous, nous devons regarder l’avenir avec espoir. Durant les presque cinq années de mon mandat, j'ai rencontré des milliers de personnes, nos citoyens. C'étaient des histoires exceptionnelles, de grands talents, des entreprises prospères, d'excellents scientifiques, des ouvriers dans les usines, des gens dans les villages, dans les villes. Et chaque fois que l’hymne national slovaque était joué lors d’une visite à l’étranger, cette expérience était également présente en moi. J'étais là avec ces innombrables raisons d'être fier de la Slovaquie. Au pays sous les Tatras, qui a encore un long chemin à parcourir, mais qui a déjà parcouru une partie du chemin couronné de succès. Je vous souhaite une bonne et heureuse année.

Jacques Hoflack RSI photo Tasr

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