Le ministre des finances de la République française Michel Sapin a rencontré le 26 février son homologue slovaque Peter Kažimir à Bratislava. Lors de la conférence de presse, les deux ministres ont évoqué la reprise de la croissance, l'harmonisation fiscale, la présidence européenne de la Slovaquie et la Grèce.
L'Europe, c'est comme un vélo : il faut pédaler pour avancer
Le ministre slovaque a constaté une concordance entre les deux pays concernant la nécessité d'une croissance économique de la zone euro à un rythme soutenu. Pour offrir plus de travail, il faut des réformes au niveau européen. Selon lui, la Slovaquie est un bon exemple de pays ayant effectué les réformes nécessaires, même si celles-ci furent douloureuses. Il salue les réformes structurelles que la France engage. Le ministre français a mis en avant le poids de la Slovaquie dans les débats européens pour faire avancer « une Europe que les Slovaques aiment, utile à tous, mais qui doit toujours être en mouvement. C'est comme un vélo, quand on arrête de pédaler et d'être en mouvement alors on risque de tomber. » Et de souligner que le ministre des finances slovaque était un des acteurs de ce mouvement. L'Europe qui a traversé deux crises majeures doit retrouver une croissance suffisamment forte et durable pour permettre de résoudre les problèmes économiques, sociaux, comme le chômage des jeunes, et les problèmes budgétaires. C'est pourquoi la France soutient le plan Junker qui doit avoir des effets dès 2015. La présidence européenne de la Slovaquie permettra d'avancer sur ces dossiers, selon le ministre : « la présidence slovaque sera un moment très important dans l'avancée sur des sujets de fonds de la construction européenne ».
HSBC : Sapin promet la liste des clients slovaques
Une autre préoccupation des deux ministres est la lutte contre la fraude et l'optimisation fiscale. Et le ministre Sapin de souligner la détermination des deux pays : « J'ai senti la même détermination à se donner les moyens de poursuivre tous ceux qui voudraient s'orienter vers l'optimisation fiscale agressive. » C'est non seulement une question de réglementation de chacun des pays mais aussi de réglementation européenne et mondiale. Concernant la liste HSBC que possède la France, la Slovaquie a fait une demande de pouvoir accéder aux informations concernant les citoyens slovaques. Cette demande sera satisfaite dès le milieu de la semaine prochaine, a assuré le ministre Sapin, « pour que les autorités slovaques en toute indépendance puissent voir ce qu'elles doivent en faire et dans quelles conditions elles doivent éventuellement poursuivre ceux qui se seraient placés en infraction avec la loi slovaque».
La Grèce jugée sur ses actes
La Grèce est l'objet de toutes les attentions. Michel Sapin a rappelé la position de la France : il est légitime de tenir compte d'une volonté électorale exprimée clairement par le peuple grec ; mais la Grèce est un pays par-delà les gouvernements qui a pris des engagements dans le domaine de la dette. La Slovaquie a une position plus rigide sur la question, même si elle s'inscrit dans la position commune européenne. La Grèce doit en avril prendre les bonnes décisions, car elle sera jugée sur ses actes et pas sur ses paroles.
Ecouter des extraits de l'intervention de Michel Sapin
Michel Sapin à Bratislava
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